La mobilisation de l'intersyndicale pour la fête des travailleurs a rassemblé entre 45 000 et 17 000 personnes à Lyon. De violents affrontements ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants en marge du cortège.
Un baroud d'honneur ? "Non" selon le secrétaire général de la CGT du Rhône, Joao Pereira Afonso. "C'est une étape supplémentaire dans le processus de lutte", ajoute-t-il en rappelant que c'est la 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites adoptée par le gouvernement.
Comme pour chaque journée de manifestation, l'ambiance est bon enfant dans les rangs de l'intersyndicale. Le cortège a débuté sa route place Jean Jaurès (7e) pour se diriger vers la place Bellecour. Les banderoles et drapeaux flottaient dès le départ peu après 10 heures. Chants et fanfares de tous genres étaient, eux aussi, de la partie.
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De la tension tout au long du tracé
En début de manifestation, un bloc très hétérogène s'est formé en tête de cortège. Parmi ce dernier, un "black bloc" particulièrement conséquent et virulent, mais aussi des "techno grévistes à la lyonnaise", des fanfares et toutes sortes de manifestants, jeunes et comme plus âgés.
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Peu de temps après le top départ, le cortège "officiel" composé des différents syndicats a vu sa progression retardée à de nombreuses reprises par ce bloc. Au final, il aura fallut plus de cinq heures pour atteindre la place Bellecour. Là encore, un seul bémol, tous les manifestants ne sont pas parvenus à atteindre l'arrivée, une grande partie des militants ont abandonné avant la fin.
Beaucoup de casse sur le parcours
Tout au long du parcours, les manifestants en tête de cortège on marqué de nombreux temps d'arrêt. La plupart des banques, assurances ou agences de voyage présentes sur le tracé on vu leurs vitrines explosées. Encore une fois, le mobilier urbain a encaissé la colère des militants : abribus dégradés, panneaux publicitaires fracassés, poubelles incendiées.
Pour cette manifestation encore, le "black bloc" ne s'est pas contenté de ses cibles habituelles. Deux véhicules ont été incendiés, une BMW et un Range Rover. De grands feux ont été allumés avec une fumée noire s'en échappant. Au moins deux magasins ont été pillés par ces manifestants en marge du cortège. Ces derniers se sont introduits dans les commerces pour distribuer gâteaux et bouteilles d'alcool au reste du cortège.
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De nombreux affrontements avec les forces de l'ordre
Outre les dégâts matériels, de nombreux affrontements ont éclatés entre certains manifestants hostiles et les forces de l'ordre en place. Une quantité non négligeable de grenades lacrymogènes ont été envoyées en direction du cortège. Partout les rues, carrefours et ponts étaient noyés sous le gaz. Le camion de l'intersyndicale et son service de sécurité n'y ont pas échappé. Sur le pont de la Guillotière, peu avant d'arriver sur la Presqu'île, les différents cortèges se sont entremêlés laissant la tête du cortège "officiel" face aux CRS et policiers qui manœuvraient.
Après un long temps d'arrêt devant la rue de la barre où les CRS ont essuyé de nombreux jets de projectiles et ont répliqués avec des gaz, des charges et le canon à eau, l'avant du cortège est arrivé sur la place Bellecour, son terminus. Là, les violences ne se sont pas calmées. Les forces de l'ordre ont du intervenir à plusieurs reprises.
Alors que la place se vidait peu à peu, les agents ont procédé à de nombreuses interpellations. Parfois musclées, voire très brutales. On a même assisté à des interpellations alors que les policiers étaient sur leurs motos. Au total, c'est une quarantaine de manifestants qui a été interpellée. Les forces de l'ordre ont dénombré 19 blessés légers et un blessé grave à la jambe. Les sapeurs pompiers ont pris en charge six blessés côté manifestants.
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