Ce soir à 18 heures, plusieurs organisations syndicales du Rhône appelle à une manifestation place Bellecour pour exprimer leur indignation suite à la condamnation de 8 ex-salariés Goodyear à une peine de prison ferme.
La CGT du Rhône dénonce dans son communiqué le "pas inacceptable" franchi dans cette affaire. Le syndicat accuse la justice d'être devenue avec ce jugement, une "arme de guerre contre le monde du travail, contre les syndicats et la CGT en particulier."
L'usine de production de pneus agricoles Goodyear d'Amiens Nord était promise à la fermeture, laissant 1773 personnes sans travail. Après avoir lutté pour trouver un projet de restructuration, la décision tombe pour l'entreprise, l'usine fermera ses portes. Le 6 janvier 2014, 200 salariés de l'équipe de nuit retiennent à partir de 10h30 et pour 30 heures, le directeur de la production, Michel Dheilly, ainsi que le directeur des ressources humaines, Bernard Glesser. Cette fois, l'objectif n'est plus à la restructuration, mais à l'obtention de conditions dignes de départ.
Après avoir porté plainte, les deux dirigeants se rétractent et reconnaissent qu'ils n'y avaient pas eu de comportement qui avait porté atteinte à leur intégrité physique. Pour la CGT, c'est le procureur de la République qui a décidé de poursuivre l'action judiciaire.
Le verdict est tombé le 12 janvier dernier : les huit ex-salariés sont condamnés à 24 mois de prison dont 9 mois fermes. La CGT dénonce le non respect d'un accord, pourtant signé avec l'entreprise : "Dans une région fortement frappée par le chômage, dans le cadre d’un conflit social âpre où les salariés étaient engagés contre la casse de 1173 emplois, luttant pour leur dignité et le devenir social de leur famille, un accord de fin de conflit avait été signé entre la direction de Goodyear et le syndicat majoritaire de l’entreprise. Cet accord, conclu après une bataille de 7 ans, actait, entre autre, l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires contre les militants syndicaux. Les militants qui se font les porte-voix de la défense des libertés syndicales et démocratiques, des combats pour l’égalité et la justice sociale, n’ont pas à être traités comme des délinquants."
Outre le rassemblement prévu place Bellecour à 18 heures, des manifestations sont en cours à Paris, Troyes, Strasbourg, Nice ou Toulouse.