En visite ce samedi à Lyon, le Premier Ministre est passé par l'hôpital Edouard Herriot avant de se rendre au centre de vaccination de Gerland. Un des soignants l'interpelle : "On n'a pas été écoutés".
Entre la fatigue et la colère, les soignants luttent pour faire front face à la Covid-19 et à l'augmentation des patients dans les hôpitaux. A l'hôpital Edouard Herriot où s'est rendu le Premier Ministre ce samedi matin, le constat est le même qu'ailleurs, un manque de lits et une lassitude au moment d'affronter cette troisième vague.
"Il y a un effet de répétition et puis d'usure"
Lors de cette visite, un anesthésiste réanimateur a saisi l'occasion pour s'adresser directement à Jean Castex : "Le fait que ce soit déjà la troisième fois, il y a un effet de répétition et puis d'usure. Puis comme c'était annoncé de longue date c'est vrai qu'il y a un petit côté on n'a pas été écoutés. C'est vrai que c'est ressenti par beaucoup de personnels."
Il ajoute ensuite, toujours écouté par le Premier Ministre, "cette sensation qu'on est passé à côté d'une possibilité qu'on avait de freiner l'épidémie avant d'avoir une troisième vague". A cette réaction sur la 3e vague, Jean Castex rétorque seulement qu'elle à lieu "de partout", pas uniquement en France. Il ne répondra guerre plus à cet anesthésiste réanimateur.
En ligne de mire, les soignants souhaitaient un déconfinement strict, mais un confinement plutôt léger a été favorisé par le gouvernement. L'équation entre l'épidémie, l'économie et le nombre de morts de la Covid-19 ne pourra se faire véritablement qu'à la fin de la crise sanitaire. Est-ce-qu'il aurait fallu un confinement plus long, plus strict pour éviter une énième vague et est ce que l'économie s'en serait remise.
Si le porte parole du Gouvernement, Gabriel Attal, espérait un retour à la normal pour mi-mai dans d'une interview dans les colonnes de Ouest-France, Vincent Piriou, chef du service réanimation à l'hôpital Lyon-Sud annonçait lui des prévisions plus pessimistes à l'AFP. "On pense que le pic devrait venir d'ici une dizaine de jours et il y a toujours un décalage entre la ville et la réanimation car nos patients restent environ 15 jours, trois semaines, voire un mois en réanimation. Ca veut dire que les services de réanimation seront saturés au moins jusqu'à la mi-mai, et on ne s'attend pas à un retour à la normale avant la mi-juin".
"Puis comme c'était annoncé de longue date c'est vrai qu'il y a un petit côté on n'a pas été écoutés. "
il y a surtout un GROS côté : c'était annoncé mais le gouvernement n'a fait que miser sur la chance, et il n'a pas investi massivement dans le système hospitalier public, il a radiné sur les primes, il compte sur les "volontaires retraités et étudiants", etc.
Donc ils savaient, ils ont bien entendu et écouté, mais ont préféré une autre technique.
Le nouveau monde tant promis: Buzyn, Ndiaye, Salomon, Attal, Véran Et en même temps !