Manif sauvage de l'ultra gauche à Lyon contre la réforme des retraites

Lyon, otage des "sauvages" ?

Le paradoxe, c'est que le maire de Lyon défend dans le même temps des actes de désobéissance civile. L'éditorial du rédacteur en chef de Lyon Capitale.

Saccage d'une mairie, vitrines de magasins cassées, poubelles incendiées, dégradations de mobilier urbain, façades barbouillées de tags anti-Macron, anti-police et antifas. Depuis plusieurs nuits, Lyon s'embrase.

Les nuits plus belles que nos jours ? Dès le crépuscule, les rues lyonnaises sont prises d'assaut par des petits groupes mobiles de casseurs d'ultragauche, à l'appel de "médias alternatifs" et de groupes revendiqués à l'extrême bâbord de l'échiquier.

Une frange contestataire et révolutionnaire d'environ 400 à 500 personnes (préfecture) mobilisées contre la réforme des retraites qui a choisi la voie de la violence pour exprimer sa colère.

"Lyon aux sauvages"... Le mot d'ordre des manifs "spontanées" (non déclarées et non autorisées) en dit long sur l'état d'esprit des protestataires.

En face, les forces de l'ordre sont préparées. Et il semble que la stratégie de dispersion en petits groupes mobiles porte ses fruits. Les casseurs courent (la police aussi) et ne se rassemblent plus massivement. Ce qui limite les violences mais ne les fait pas disparaître.

Lyon devient coupe-gorge. Les rues sont cafis de casseurs qui détalent et de lacrymos qui enfument et raclent les gorges. Lundi soir, des rues du 1er, du 2e, du 3e, du 5e, et du 7e ont été fiévreuses. Bientôt un couvre-feu... ?

A juste titre, le maire de Lyon Grégory Doucet a condamné les "dégradations intolérables", "rejetant toute forme de violence dans l'expression du mécontentement", suite à la prise d'assaut de la mairie du 4e.

Le paradoxe, c'est que l'édile défend dans le même temps des actes de désobéissance civile. "C'est réjouissant de voir des jeunes qui s’engagent" expliquait-t-il à l'occasion d'un déjeuner au cours duquel les journalistes l’interrogeaient sur les blocages de routes par les militants écologistes de Dernière Rénovation, les actions coup de poing d’Extinction Rébellion pendant la Fête des Lumières, contre des stations-service, au siège de Bayer, sur le site d’Arkema, le sabotage de trottinettes électriques, les pneus des SUV dégonflés. "C'est un peu de gêne pour ouvrir les yeux."

Un maire représente toute la population. Lyon n'a pas à être prise en otage par une minorité violente.

Il ne doit y avoir ni demi-mesure ni compromis contre les violences : quand l'extrême droite commet des exactions, il faut condamner, nommément. Quand l'extrême gauche commet des exactions, il faut condamner, nommément.

Le monde regarde la France et Lyon, s'embraser. Les médias étrangers se délectent. Les images de violence tournent en boucle sur les télés étrangères.

"Il fut un temps où le président promettait de si bien réformer la France – y compris sa culture politique, son système social et son économie – que la fracture sociale et la montée de l’extrême droite de Marine Le Pen ne devaient plus être que de lointains souvenirs" écrit le Spiegel Online. Aujourd'hui, c’est plutôt la montée d'une partie violente de l'extrême gauche qui se profile à l'horizon. Avec un vrai danger de bascule dans le chaos.

Pour aller plus loin : Enquête – Lyon, terre des extrêmes

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