Préfecture
©J.Bernard

Lyon : pas de priorité pour les femmes enceintes à la préfecture ?

Alors qu’elle faisait la queue à la préfecture, jeudi 11 juin, une jeune femme enceinte, à 15 jours du terme, s’est vu refuser de passer en priorité par un policier municipal. Indignée, elle témoigne.

"Sans certificat médical, vous n'êtes pas prioritaire. La grossesse n'est pas une maladie". Cette réplique n’est pas tirée d’une comédie, on la doit à un employé de la préfecture de Lyon. Il s’agit bien d’une histoire vraie. Séverine Essex est enceinte, à 15 jours du terme. Jeudi 11 juin dès 8h30, la jeune femme fait la queue devant l’établissement, afin de faire une déclaration de perte de son permis de conduire. La file d'attente court déjà sur plusieurs mètres, relate la future maman. Cette dernière n'avait pas vu, ni été informée, qu'il y avait deux files d'attente : une pour les titres de séjour, souvent très longue, une pour les procédures de base comme un permis de conduire.

Une demi-heure plus tard, les portes de la préfecture s'ouvrent. Debout depuis déjà trop longtemps vu son état, elle s’adresse à un policier dans l’espoir qu’il la laisse passer en priorité. C'est alors que l'agent lui réplique sèchement que sans certificat médical, pas de priorité pour la future maman, qui retourne donc faire la queue.

"Au bout d'un quart d'heure, j'ai fait un léger malaise. J'ai eu des bouffées de chaleur, mes jambes ont commencé à enfler, j’ai eu des contractions", explique Séverine Essex. Elle rentre chez elle, sans avoir pu finir sa tâche administrative. Elle appelle sa sage-femme, qui constate une montée d'hypertension, due à la station debout prolongée par la femme enceinte.

Bientôt des mesures concrètes ?

"La préfecture ainsi que les policiers représentent l’État. À la préfecture, il n'y a aucun dispositif pour les personnes âgées ou les femmes enceintes, et ce n'est pas normal. Une femme enceinte de sept mois aurait pu faire un accouchement prématuré et perdre son bébé", s'indigne-t-elle. "Désormais, j'aimerais que les institutions tirent les leçons de mon témoignage et mettent en place des files d'attente prioritaires".

De son côté, la préfecture tente d'éclaircir la situation. Christelle Monteagudo, chef de la communication interministérielle au sein du cabinet du préfet de région précise : "On a appris cet incident, on va appeler la personne concernée pour comprendre ce qui s'est passé. Depuis son arrivée, le préfet prend à cœur le traitement de l’accueil. Il est déjà allé à la rencontre des gens qui patientent. Nous allons essayer de mettre en place des mesures concrètes". L’accueil étant aujourd'hui l'un des problèmes à régler pour le nouveau préfet, ce chantier risque d'être plus que bienvenu.

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