Le salon de l'alter-écologie, comme il aime s'appeler, rempile pour une 31e édition à Eurexpo. Depuis vendredi après-midi et jusqu'à dimanche, 525 exposants sont présents autour de thématiques diverses en lien avec l'écologie, le développement durable, l'éducation ou encore l'alimentation. Un salon des modes de vies alternatifs, où la politique n'est jamais loin.
Le parking à vélos affiche complet au niveau de l'entrée Confluence d'Eurexpo ce samedi après-midi. C'est dire qu'il était recommandé de venir en deux-roues, sans moteur car "le temps du trajet est le même qu'en bus" nous signifie l'organisation sur son site internet. Autres modes de transport préconisés: le bus, le tram, et en dernier recours, le co-voiturage.
Des alternatives en soi donc, qui collent bien à l'essence du salon. L'entrée est d'ailleurs occupée par les associations membres de la Maison de l'économie circulaire de Lyon. Récup et gamelles, qui lutte contre le gaspillage alimentaire, Mouvement de palier, association formant des particuliers qui souhaitent sensibiliser leurs voisins à la logique du tri, ou encore la Gonette, la monnaie locale citoyenne, représentent ainsi la diversité qui nous attend tout au long du salon.
Démonstration de taï-chi et affluence
Une diversité qui se confirme au moment où Flore Pène, secrétaire générale de la fédération des arts énergétiques et martiaux chinois, prend le micro sur l'estrade de l'espace "hygiène-santé": "Nous allons vous faire une démonstration de taï-chi". L'une des très nombreuses activités proposées tout le week-end au sein des 16 espaces d'animation. Si le calme et la sérénité règne sur l'estrade, c'est moins le cas dans les couloirs. "Il faut attendre 10 minutes pour faire trois mètres" grogne une visiteuse.
Une affluence sans doute provoquée par la file d'attente interminable pour cette maison dans le secteur "habitat". La "tiny house" d'Eric Bonnat attire les yeux et les jambes: 19m2 quasi-autonome sur roues. Chauffage solaire par capteur à air, production d’électricité photovoltaïque, récupération et filtration d’eau de pluie, toilettes sèches avec en point d'orgue un toit ouvrant pour "dormir à la belle étoile" selon son créateur. Une cabane améliorée qui permet aux familles "d'investir raisonnablement dans l'immobilier" (59 000€ pour la plus chère) mais aussi pour "rentrer dans un nouveau concept de vie".
Un nouveau concept de vie, c'est sans doute ce que sont venus chercher tous les visiteurs du salon. En parcourant les stands, on apprend donc à manger autrement, se déplacer autrement, s'informer autrement, consommer autrement, uriner autrement avec la présence de toilettes sèches, pour apprendre finalement à penser autrement. Car si les institutions comme la Métropole, la Ville de Lyon et la sécurité routière possèdent leurs stands, c'est également le cas de certains organes politiques. Du classique avec Europe-Écologie-Les-Verts ou le Front de gauche, et du plus original avec le parti Pirate ou le stand "Abolition de la monnaie", qui milite pour une société post-monétaire.
Lui a fait toutes les éditions de Primevère. Daniel Meynial, photographe à la retraite, était déjà là en 1987, à l'époque où le salon occupait la Halle Tony-Garnier. "Je préférais cette époque, c'était une autre ambiance, et puis on avait pas à prendre la voiture" témoigne celui qui est exposant pour la première fois en 30 ans. Trois décennies qui lui ont permis d'observer l'évolution de la population: "Avant c'est vrai qu'il n'y avait que des babas. Aujourd'hui le salon attire des classes sociales plus élevées, on remarque beaucoup plus de sensibilité qu'avant". Un changement en lien avec la politique selon lui: "Les gens se sentent écoutés ici, à la différence de la politique. Nous sommes en pleine campagne présidentielle, et on en entend un seul parler des perturbateurs endocriniens par exemple". Reconnaissant le fait que François Fillon ne serait pas le bienvenue à Eurexpo, cet expert en subtilité végétale décrit ce qui fait l'identité du salon: "On leur parle de leur vie de tous les jours, et surtout on voit la vie différemment que par le biais de l'argent. Les gens viennent chercher des réponses".