La photo de Fabien Bagnon à l’origine de la polémique sur Twitter.

Lyon : polémique autour d'un tweet sur la culture du viol dans la police, l'élue écologiste précise sa pensée

Une polémique est née sur Twitter le 7 mars à la suite d’un tweet sur la "culture du viol" dans la police de l’adjointe écologiste aux personnes âgées et à la petite enfance de la mairie du 8e arrondissement de Lyon, Marine Chastan. Ce 8 mars l’élue s’explique et s’excuse.

Marine Chastan, élue écologiste, adjointe aux personnes âgées et à la petite enfance à la mairie du 8e arrondissement de Lyon, a provoqué de vives réactions sur Twitter en dénonçant la "culture du viol" et le "victim blaming" dans la police le dimanche 7 mars. L’élue a fini par supprimer son message et passer son compte en privé le lendemain devant l’afflux de réaction d’utilisateur, de syndicats de police. Elle l’a rouvert dans la soirée du lundi 8 mars pour préciser sa pensée et s’excuser auprès des forces de l’ordre.

Tout commence avec une photo de Fabien Bagnon depuis la manifestation du 7 mars

À l’origine de la petite tempête qui a agité Twitter le 7 mars, il y a une simple photo prise par Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de la Voirie et mobilités actives, depuis la manifestation du 7 mars pour la Journée internationale du droit des femmes à Lyon. Sur ce cliché diffusé sur Twitter un peu après 17h30 on aperçoit le cortège écologiste, le maire de Lyon Grégory Doucet, des élues écologistes et surtout, en fond, dans une autre partie du cortège, une pancarte proclamant "police nationale = scandale".

Cette pancarte n’a pas manqué de faire réagir la maire de Saint-Genis-Laval, Marylène Millet (divers centre). Elle s’indigne de cette critique alors "que nos policiers participent justement à la protection et à la défense des droits des femmes", commente-t-elle.

Le Vice-président de la Métropole a immédiatement calmé le jeu en expliquant de son côté "Cette pancarte, que je n'avais pas remarquée, n'a strictement rien à voir avec la défense des droits des femmes et tu le sais très bien. L'ambiance était respectueuse et bon enfant". Bertrand Artigny, vice-président de la Métropole en charge des Finances ajoute, "La @PoliceNationale sait faire la différence entre des engagements sincères et une pancarte idiote". Les deux regrettant au passage l’absence de l’élue à la manifestation. Cette passe d’armes aurait pu rester anecdotique sur un réseau social coutumier de ce genre d’échange sans la réaction de Marine Chastan, adjointe écologiste à la mairie du 8e arrondissement de Lyon.

La polémique s’enflamme

Marine Chastan a interpellé la maire de Saint-Genis-Laval en proclamant "La culture du viol est présente chez les forces de police, ainsi que le phénomène du “victim blaming”. Tant mieux si vous n’avez jamais eu à en souffrir mais un petit effort d’empathie et de sororité serait de rigueur". L’élue renvoie notamment au hastag #PayeTaPolice, utilisé en 2018, par des femmes victimes de violences pour témoigner du mauvais accueil, des paroles ou questions déplacées de la police ou la gendarmerie lors de leur dépôt de plainte.

Ce Tweet, depuis supprimé par l’élue, a été repris et diffusé dans la matinée du 8 mars par un compte se présentant dans sa description comme un policier. Très partagées, les réactions n’ont pas tardé à affluer face à un discours perçu comme anti-police.

Les syndicats de police en colère

Avant même que le tweet ne soit repris, un syndicat de la police nationale, Synergie-Officiers, connu pour la virulence de ses messages sur le réseau social, réagit vivement, "Vous êtes pitoyable @MarineChastan de haine contre la #Police en instrumentalisant la cause des femmes pour masquer votre sectarisme. Nous sommes en première ligne pendant que vous êtes bien à chaud à faire des phrases".

Le syndicat de la police municipale FO Police Ville de Lyon, a publié, plus tard dans la journée, un long droit de réponse pour faire part de son "indignation". Ils expliquent "c’est l’intégralité des forces de l’ordre que vous stigmatisez et assimilez à la culture du viol". Mettant en avant, au contraire, l’action de la police municipale pour protéger les femmes, les personnes LGBT, les minorités, "quelles qu’elles soient". Le syndicat accuse l’élue d’alimenter le sentiment anti-police et exige des excuses publiques.

Thierry Suquet, le préfet délégué pour la défense et la sécurité lui-même y est allé de sa réponse, reprise dans Le Progrès, "Affirmer que la culture du viol est présente dans la police est inadmissible, diffamant et irresponsable, d'autant plus lorsque ces mots sont prononcés par une élue de la République".

Marine Chastan s’explique sur le message polémique

Devant l’afflux de réaction, Marine Chastan rapporte avoir reçu un "flot d’insultes" et des "intimidation", l’ajointe du 8e arrondissement à temporairement mis son compte en privé. Elle l’a rouvert en fin de journée le 8 mars pour s’excuser, mais aussi s’expliquer.

Dans une série de 9 tweets, elle regrette que des policiers municipaux et nationaux aient cru qu’ils étaient qualifiés de façon générale de "violeurs". Elle déclare "si certains agents l’ont pris de cette manière je m’en excuse, ce n’est pas du tout mon propos".

Elle détaille ensuite le fond de sa pensée. Elle revient sur le terme culture du viol, mal compris selon elle, "Tous le monde peut avoir des propos relevant de la culture du Viol : Les agresseurs, les femmes, les victimes d'agression sexuelles, ainsi que leur soutien. Sans que ces propos aient un but malveillant pour son locuteur".

Elle revient ensuite sur le fond de son propos, les femmes témoignant de très mauvaises expériences dans les commissariat et gendarmerie, article et témoignage à l’appui. Selon Marine Chastan, "On est dans la négation des multiples témoignages de victimes qui vivent mal ce moment".

Elle conclut en s’excusant de nouveau auprès des policiers qui ont pu se sentir ciblé, tout en appelant à ne pas faire du problème qu’elle expose un "tabou".

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