Comme promis par le Premier ministre Edouard Philippe en juillet dernier, le prix du tabac devrait augmenter progressivement pour atteindre 10 euros en 2020. En mars dernier, le prix des paquets de 20 cigarettes augmentait en moyenne d’un euro. Cette fois, les prix devraient rester identiques.
C’est la troisième fois que le prix du paquet de cigarettes doit augmenter. En juillet dernier, le Premier ministre, Edouard Philippe, annonçait que d’ici 2020, les paquets de 20 cigarettes coûteraient 10 euros. Cette fois, le prix des cigarettes devrait rester le même. La grille des tarifs publiée par le gouvernement ne devrait pas être appliquée, puisque les cigarettiers eux-mêmes ont décidé de rogner sur leurs marges pour proposer des cigarettes aux prix identiques, voire moindres que les mois précédents. Certaines marques vont même baisser leurs prix. “Pour ceux qui ont passé leur commande avant la baisse des prix, les cigarettiers doivent, en principe, dédommager la différence”, explique Gérard Jarrier, buraliste dans le 6e arrondissement. Cette hausse des prix, contrebalancer par les cigarettiers, ne changera rien aux habitudes des fumeurs selon lui. “La seule chose qui peut faire arrêter de fumer, c’est gratuit et pas taxé, et c’est la volonté”, affirme-t-il, lui qui n’a pas fumé une seule cigarette en 30 de métier. Malgré l’initiative des cigarettiers, certains prix ont effectivement augmenté. En moyenne, les paquets coûtent 8 euros.
Les ventes de tabac en baisse ?
Et pourtant, début avril, les douanes annonçaient une forte baisse de la consommation de tabac en France métropolitaine. En mars 2018, les buralistes de France métropolitaine ont commandé 19,8% de cigarettes de moins et 15,65% de tabac à rouler de moins qu’en mars 2017. Si à l’échelle nationale les chiffres sont en baisse, certains buralistes assurent ne connaître aucune différence. Gérard Jarrier lui, n’a vu aucune différence depuis la hausse des prix : “Je suis dans un quartier où les gens font peut-être moins attention. Il faut dire, certains n’ont même pas vu que le prix de leur paquet avait baissé de 40 centimes. Ils payent, c’est tout.”
La contrebande, crainte des buralistes
“Lyon ce n’est pas loin des frontières, les gens ont vite fait d’aller faire un saut en Italie ou en Espagne pour ramener des paquets moins chers. Si je fumais, c’est ce que je ferai, sans hésiter”, lance Gérard Jarrier. “Ils veulent nous couler ! On le ressent sur tout, même sur la vente de jeux à gratter.” Si les habitués continuent d’acheter leurs jeux favoris, les fumeurs qui jusqu’à là prenaient un jeu pour atteindre le minima requis pour un paiement par carte bancaire, n’en ont plus besoin.
En juillet dernier, les buralistes avaient recouvert des radars de sacs plastiques pour manifester leur mécontentement. Dans les colonnes des Lyon Capitale, ils avaient annoncé vouloir reconduire un second mouvement au courant de cet été.