Une transhumance urbaine est partie du parc de la Tête d'Or à Lyon ce mercredi et rejoindra l'île Barbe d'ici dimanche après-midi.
Ce mercredi matin au parc de la Tête d'Or à Lyon, les cris des enfants ont muré dans le silence la vingtaine de moutons du troupeau de la Bergerie urbaine. Une quarantaine de personne était inscrite pour la première journée de "La Petite transhumance", elle rejoindra la CCO La Rayonne à Villeurbanne d'ici la fin de journée.
42 km à parcourir d'ici dimanche
"Lui c'est Zizou", lance l'une des bergères urbaines qui guidera la marche à un enfant sous le charme de ce mouton pas farouche. "Ce n'est pas juste une masse uniforme d'animaux, ils ont des charactères différentes et des traits physiques différents", insiste Bastien Massias, berger urbain. "Zizou fait partie de la lignée des sportifs, on a Pinturault aussi", ajoute sa collègue. "Attention, il fait pipi !", lance cette maman à son enfant, rapidement parti se réfugier derrière ses camarades. Pour sa troisième édition, "La petite transhumance" s'étalera sur quatre jours au cours desquels 42 km seront parcourus, pour atteindre l'île Barbe dimanche après-midi.
La transhumance, pratique millénaire
La transhumance est une pratique ancienne liée à l'élevage du bétail, qui consiste à déplacer périodiquement les troupeaux entre différentes zones de pâturage en fonction des saisons.
La transhumance permet aux animaux de trouver de la nourriture plus facilement, car elle les guide vers des zones où l'herbe est abondante pendant les mois d'été, tandis qu'en hiver, lorsque la neige recouvre les pâturages d'altitude, ils sont ramenés vers des zones plus basses où la nourriture est encore accessible.
Elle peut également avoir des implications écologiques, car elle influence la gestion des terres et des ressources naturelles dans les régions de transhumance.
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Organisé par la Bergerie urbain, qui a parcouru environ 600 km depuis sa création en 2019, cet évènement a demandé 12 à 14 mois de préparation. "Notre modèle d'agriculture urbaine c'est de se déplacer dans les espaces naturels de la ville. Nous faisons environ 150 sorties par an", explique Bastien Massias. L'objectif de cette grande marche annuelle est également social puisque le troupeau va parcourir plusieurs quartier politique de la ville à Lyon et sa métropole. "Cette marche permet de créer du lien social et d'apaiser la ville", juge Bastien Massias.
"On l'a tous vu le lien s'est créé immédiatement, on a tout de suite envie de se baisser pour caresser les animaux", note de son côté Gautier Chapuis, adjoint au maire de Lyon en charge, entre autres, du lien ville-campagne. Plusieurs bergers bénévoles participent ainsi à la marche pour encadrer le troupeau, sans chien. "Il y a trop de stress, trop de stimulations pour utiliser des chiens", expliquent les bergers urbains. Le reste de l'année, la Bergerie urbaine travaille également avec des collectivités et des bailleurs sociaux qui font appel à ses services pour entretenir leurs espaces verts.
Tête d'Or/ile Barbe une transhumance bobo. La prochaine Part-Dieu/Fourvière pour brouter !