Lyon : rassemblement de l’école Michel Servet contre la pollution

Ce jeudi 1er juin, le collectif anti-pollution de l’école Michel Servet située sur les pentes de la Croix-Rousse (Lyon 1) a organisé une manifestation pour protester à nouveau contre le taux de pollution trop important dans l’école dû à la circulation du tunnel de la Croix-Rousse situé en contre-bas.

Manifestation de l'école Michel Servet à l'Hotel de Ville

©Malia Coutand
Manifestation de l'école Michel Servet à l'Hotel de Ville le 1er Juin 2017

Ce jeudi 1er juin, il est 16h30 lorsque la cour nord de l’école habituellement déserte à cause du taux de pollution reprend peu à peu vie. Au centre, des photographies d’enfants sont suspendues sur une cordelette. Ces créations réalisées par Stéphane Durand et Bruno Metra mettent en avant les enfants face à la pollution. Peu de temps après, mégaphone, accordéon et banderoles en main, tous partent pour un rassemblement devant l’Hôtel de ville. Une manifestation qu’ils ont voulu ''joyeuse malgré la gravité de la situation’’, explique un parent d’élève. Sur un air entraînant, le collectif chante en coeur une mélodie qu’ils ont composée : ''dans la ville de Lyon il y a beaucoup de pollution, mais la mairie de Lyon ne voit pas de solution’’. Encadrés par les forces de l’ordre, les manifestants s’installent devant l’Hôtel de Ville pour une ''classe en plein air’’. Assis sur des chaises, les enfants chantent et écoutent les interventions du collectif. Un membre prend la parole et imite un certain ''M. Métropole’’ qui ne semble pas très affecté par le problème de pollution, en réponse tous scandent le slogan : ''Collomb à l’Intérieur, pollution à l’extérieur !’’

Une inquiétude qui dure

Créations de Stéphane Durand et Bruno Metra à l'école Michel Servet

©Malia Coutand
Créations de Stéphane Durand et Bruno Metra à l'école Michel Servet

Cela fait maintenant plusieurs années que l’école Michel Servet lutte pour la santé des enfants face à la pollution causée par la circulation du tunnel de la Croix-Rousse. Plus de 60 personnes sont présentes. Parmi elles, Jeanne parent de deux enfants : ''c’est scandaleux. La priorité devrait être donnée à la santé des enfants, pas à la circulation des voitures’’. Pour cette jeune maman, la situation n’est plus possible : ''j’ai hésité à venir avec mon petit de six mois ici, mais il est resté avec la nounou du coup.’’ Une inquiétude partagée par toutes les familles présentes à ce rassemblement. Marie-Cécile est membre du collectif et parent d’élève. Bien que ses enfants soient maintenant au collège, elle souhaite continuer l’action : ''Il ne faut pas que ça parte aux oubliettes’’.

Des réponses administratives pas assez satisfaisantes

Après qu’une sonde ait été posée en 2009 pour vérifier la qualité de l’air, les résultats n’ont pas été très positifs. Depuis, les questions d’air extérieur et intérieur doivent être gérées par la métropole et la ville. Si de leur côté les parents s’inquiètent de la situation, ils avouent être quelques fois ''choqués’’ par le comportement de certaines administrations. D’après eux : ''la métropole souhaite privilégier l’économie à l’écologie’’. Il faut dire que les interventions demandées par les parents ont un prix : mise en place d’un radar dans le tunnel, circulation alternée les jours de pics de pollution, n’autoriser que le covoiturage ou bien privilégier la circulation des transports en commun aux particuliers. La mairie rappelle cependant que l’adjointe au maire, Anne Brugnera a discuté à plusieurs reprises avec le collectif ainsi que les parents. La ville insiste donc sur le fait que les échanges sont d’après elle assez réguliers. C’est pourquoi des mesures ont déjà été mises en place pour répondre à la demande des parents.

Des mesures ont tout de même été prises

La ville est en charge de la qualité de l’air intérieur. En ce sens, elle a déjà réalisé plusieurs opérations à la demande des agents et du collectif suite à différents échanges. Une centrale d’air a été installée dans le gymnase afin de filtrer l’air. Le collectif a par ailleurs obtenu qu’un balayage humide soit réalisé dans les classes afin de garder les particules polluantes au sol et non dans l’air. Un protocole d’aération a également été mis en place par la mairie afin de purifier l’atmosphère au sein des classes. Mais l’été arrivant, les salles deviennent de véritables fours et il n’est pas possible d’ouvrir les fenêtres de certaines classes donnant sur la cour nord qui a dû être condamnée pour cause de particules polluantes présentes en trop grande quantité. Un prochain rendez-vous aura lieu le 26 juin avec les administrations afin de discuter des avancées de ces dispositifs. Julie est tout de même peu enthousiaste face à cette rencontre : ''ils font des études qui montrent des résultats inquiétants, mais ils ne font rien. Donc on s’affole et là ils nous prennent de haut’’, s’insurge la jeune maman.

Pourtant, beaucoup des parents de cette école ne souhaitent pas désinscrire leurs enfants de Michel-Servet : ''on ne va pas quitter le navire’’, précise un parent d’élève. Pour d’autres, la réponse est un peu moins facile. Valérie, a décidé de changer d’école ses enfants, selon cette maman il faudrait ''imposer de nouvelles mesures et arrêter de discuter.’’

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