Lyon recule dans le baromètre vélo, la sécurité des cyclistes en question

La dernière édition du baromètre vélo de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette est sortie. Lyon recule d'une place, avec une régression sur le ressenti en matière de sécurité pour les cyclistes. À plusieurs reprises, les commentaires font mention des bacs à fleurs à la place des voies de bus et vélo rue Édouard Herriot.

Si certains candidats veulent faire de Lyon une capitale du vélo, ils vont devoir être ambitieux. La Fédération française des Usagers de la Bicyclette vient de publier son baromètre vélo 2019. Deux ans après la précédente édition, ce nouveau baromètre dresse un bilan complet de la situation vélo dans les villes où le nombre de réponses était suffisant. À travers des questionnaires en ligne, les cyclistes devaient donner leur ressenti sur la sécurité, le confort, les efforts de la commune, les services et stationnements.

Lyon perd une place

À Lyon, 5 562 réponses ont ainsi été validées. Globalement, pour 58 % des usagers vélo qui ont participé, la situation "s'est un peu améliorée pour les cyclistes". Lyon obtient toujours un classement D, comme en 2017, pour un climat vélo considéré comme "moyen". S'il y a deux ans, la note de ressenti global était de 3,28 sur 6, elle passe en 2019 à 3,19. Ainsi, au classement des villes de plus de 200 000 habitants, Lyon recule d'une place et finit en sixième position.

Bordeaux en profite pour passer devant avec une note de 3,24. Strasbourg reste la championne du vélo, à la première place (4,02), suivie par Nantes (3,55) et Rennes (3,46). Paris est en quatrième position avec une note de (3,24) et obtient le prix de la meilleure progression.

Un seul point de ressenti qui progresse vraiment

Plusieurs points forts sont néanmoins soulignés, même si le ressenti sur ces derniers reste stable par rapport à 2017. Louer un vélo quelques heures est considéré comme facile, trouver un magasin / atelier aussi. Les participants sont d'accord pour dire que l'usage du vélo s'est démocratisé à Lyon, que les rues en sens unique sont ouvertes aux double-sens pour les vélos (le seul point de ressenti qui progresse). Les itinéraires cyclables sont perçus comme entretenus, se déplacer à vélo agréable. Même si le ressenti sur les efforts faits en faveur du vélo par la ville de Lyon est toujours "positif", il baisse.

La sécurité au cœur du mauvais ressenti

En parallèle, la ville régresse légèrement sur plusieurs autres points, déjà considérés comme négatifs en 2017. Ils sont la plupart en lien avec la sécurité. Ainsi, selon les répondants, le stationnement des véhicules motorisés sur les itinéraires cyclables n'est pas rare à Lyon. De même, les cyclistes considèrent le trafic motorisé comme gênant sur leurs trajets. Les usagers vélo éprouvent aussi des difficultés à rejoindre les communes voisines. Ils trouvent également que la communication en faveur des déplacements à bicyclette n'est pas assez importante à Lyon.

À la fin de cette étude, les participants pouvaient laisser des commentaires libres. Consultées par Lyon Capitale, ces données révèlent de vraies préoccupations en matière de sécurité et le besoin d'aménagements séparés. En ce qui concerne le non-respect des axes cyclables par les conducteurs qui s'en servent parfois de parking ou raccourcis, l’intensité de la répression par les villes reste un choix politique. Ce sont les élus qui placent le curseur de leur police municipale. Pour Lyon, le baromètre semble indiquer qu'il est insuffisant.

Promesses non tenues et bacs à fleurs

Par ailleurs, un récent bilan des promesses faites lors du plan modes doux de 2009 à 2020, concernant les axes structurants, montre que seulement 92 kilomètres de voies dédiées ont été réalisés sur les 228 kilomètres prévus (lire ici). Ces aménagements cyclables devaient servir "d'ossature du réseau pour assure des liaisons intercommunales". Or c'est l'insuffisance de ces mêmes liaisons qui aujourd'hui pénalise Lyon dans le baromètre.

Enfin, la suppression des voies de bus / vélo sur la rue Herriot pour les remplacer par des bacs à fleurs revient à plusieurs reprises. Désormais, cet axe est vu comme dangereux. Enfer pour les cyclistes et les passagers des bus (lire ici), ce projet sur Herriot, voulu par le maire de Lyon Gérard Collomb, est devenu un symbole du verdissement irréfléchi (greenwashing), mais aussi du déni d'usage.

Aucune ville de la métropole ne se distingue

Sur les autres villes de la métropole de Lyon, le bilan global reste également médiocre. Francheville, Saint-Didier-au-Mont-d'Or, La Mulatière font partie des mauvais élèves. Dans les deux premières villes, le manque d'infrastructures dédiées au vélo est régulièrement pointé du doigt. De son côté, le pont de la Mulatière est vu comme toujours insatisfaisant malgré un nouvel aménagement. Lors des travaux, les cyclistes n'avaient pas de déviation sécurisée à disposition. Ainsi, certains se sont retrouvés sur l'autoroute, ce qui a pu contribuer au ressenti négatif.

Face à ces résultats qui livrent un nouveau baromètre de référence, le constat est implacable dans la métropole de Lyon : aucune commune ne peut pavoiser à quelques semaines des élections.

La carte complète du baromètre de la FUB est disponible en cliquant ici. 

Grâce aux données récoltées, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette avait publié dès fin décembre la carte des points noirs (voir ici).

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