Rhônexpress
© Mr. Ibou

Lyon : Rhônexpress, un des gagnants de la renégociation Rhônexpress ?

La métropole de Lyon et le Sytral veulent renégocier le contrat Rhônexpress, navette qui dessert l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, actuellement en situation de monopole. Une première réunion est prévue ce 30 avril. L'un des grands gagnants de ces négociations pourrait-il être... Rhônexpress ? Explications.

Mi-avril, à un an des élections municipales et métropolitaines, le Sytral et la métropole de Lyon ont annoncé leur volonté de renégocier le contrat Rhônexpress, navette qui relie la Part-Dieu à l’aéroport de Saint-Exupéry. Trois objectifs sont clairement affichés : la fin du monopole et la mise en place de solutions concurrentielles, la diminution des tarifs jugés "excessifs pour les usagers" et l'amélioration de la desserte de l'Est lyonnais. Une première réunion de négociation est prévue ce 30 avril et le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, se dit prêt à aller jusqu'à la dénonciation du contrat (lire ici). Néanmoins, Rhônexpress aurait tout intérêt à lâcher du lest, pouvant même être l'un des gagnants de ces négociations.

Le problème de l'absence de choix

Régulièrement, la situation de monopole de Rhônexpress sur la desserte de l'aéroport de Lyon en transport en commun est pointée du doigt. Pour une métropole Europe comme Lyon, l'absence d'alternative reste problématique, tout comme l'impossibilité pour les voyageurs de faire un arbitrage face à d'autres solutions comme le bus. Pour aller à l'aéroport en transport en commun depuis Lyon, pas d'autres choix, il faut prendre Rhônexpress à 16,30 le trajet ou 28,30 euros l'aller / retour. Il s'agit de l'une des lignes les plus chères d'Europe.

En l'absence de concurrence, c'est donc le prix du billet que retiennent les voyageurs, et non le temps de trajet, le service ou tout possible confort supplémentaire. En l'état actuel, c'est donc surtout le sentiment de ne pas avoir le choix qui prédomine, nuisant à l'image de Rhônexpress et par extension à celle de l'aéroport de Lyon et de la métropole.

Rhônexpress plus rapide et pratique que le bus, moins cher qu'un taxi, et plus écolo que la voiture ?

Si Rhônexpress est aussi mal-aimé des Lyonnais, c'est à cause du monopole, mais aussi de son prix. Or, la métropole et le Sytral espèrent bien pouvoir le faire baisser. Feu Satobus était à 8,90 euros l'aller pour un trajet autour de 50 minutes (15 euros l'aller-retour). Avant que le Sytral ne soit obligé d'interrompre la ligne à cause du contrat de monopole, le bus 30 permettait de rejoindre l'aéroport de Lyon depuis le terminus du tram T3 à Meyzieu, pour le prix d'un ticket classique, 1,80 euro à l'époque. Le trajet était alors de 45 minutes / 50 minutes.

À chaque fois, il fallait forcément faire quelques efforts, se rendre aux arrêts dédiés, placer ses valises dans la soute ou les monter dans le bus, faire l'inverse à l'arrivée. Bref, à l'usage, s'adapter, prendre un peu plus de temps, mais savoir que l'on payait (bien) moins cher. En acceptant de baisser ses prix, Rhônexpress pourrait ainsi prouver qu'il est plus rapide et confortable qu'une ligne de bus, moins cher qu'un taxi  qui coûte plus de 50 euros pour le trajet, mais aussi plus écologique qu'une voiture qui oblige en plus les voyageurs à payer le stationnement (autour de 60 euros la semaine sur les parkings les plus éloignés).

L'usage juge de paix 

Avec une ouverture à la concurrence et un prix plus doux, la question pour Rhônexpress ne serait dès lors pas de savoir quels clients lui échapperaient pour aller voir ailleurs, mais bien tous ceux qui ne sont pas encore venus vers la navette jusqu'à présent. In fine, le voyageur pourrait ainsi décider en connaissance de cause, comparer le rapport temps / confort / coût, et apprécier ce pour quoi il paye (avec un autre jugement de valeur que celui du prix et du monopole).

Ainsi, avec ces nouvelles négociations, en plus des Lyonnais, des salariés de la zone de l'aéroport, et des voyageurs, Rhônexpress pourrait être également l'un des grands gagnants, ne pouvant plus profiter d'une situation de monopole, mais ayant enfin l'opportunité de pouvoir se distinguer en matière de service et d'usage. Car au final, s'il y a bien un seul élément qui compte, c'est celui-là : l'usage, éternel juge de paix.

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