Lyon sauve sa compagnie de CRS

La compagnie de Ste-Foy les Lyon ne disparaîtra finalement pas. Brice Hortefeux en a fait l'annonce ce lundi soir, alors qu'il recevait les organisations syndicales. En revanche, près de trois cents postes d'agents de la paix vont être redéployés vers d'autres missions au sein de la police.

Bonne nouvelle : aucune compagnie de CRS ne va disparaître en France en 2011. Mauvaise nouvelle : 280 postes vont tout de même être supprimés, sur un total de 12.000 agents. Deux compagnies étaient sur le gril, menacées de fermeture. L'une en PACA. L'autre à Ste-Foy les Lyon (n° 46, 150 fonctionnaires) - la seconde du Rhône après Chassieu. Ces derniers jours, les personnels se sont mobilisés : à Marseille, ils ont entamé une grève de la faim. Dans le Rhône, près de trois agents sur quatre se sont mis en arrêt maladie la semaine dernière. Et leurs familles ont bloqué l'accès au site ce samedi. "Les CRS, c'est comme une grande famille. Quand on attaque une compagnie, ça part dans tous les sens", prévient Philippe Capon, secrétaire général Unsa Police.

Tous savaient que la décision allait tomber ce lundi. A 17h, les trois organisations syndicales (Alliance, Unsa Police et Unité SGP-FO) étaient reçues au ministère de l'Intérieur. Elles se sont d'abord entretenues avec le directeur général de la police. A lui le soin d'annoncer la mauvaise nouvelle. 280 postes vont être supprimés, sans que l'on sache où ces restrictions vont porter. "Il nous a confié que la suppression de compagnies était une possibilité mais que rien n'était encore décidé. On a compris qu'il n'avait pas la main là-dessus", témoigne Philippe Capon.

"C'est la mobilisation qui a payé"

Les uns et les autres ont ensuite été reçus par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. Lui s'est réservé le beau rôle, annonçant le maintien des compagnies. "Il nous a dit qu'il nous avait compris", relate le syndicaliste. Le premier flic de France se refuse à évoquer des suppressions de poste, mais parle de redéploiements. "J'ai décidé de mobiliser l'équivalent de deux compagnies de CRS, soit environ 280 hommes, pour les affecter à la sécurité publique", corrige-t-il.

Entre soulagement et déception, les CRS balancent pour la première option. "C'est un symbole, mais pas seulement. La disparition de compagnies aurait ouvert la porte à des suppressions futures", décrypte Philippe Capon. Selon lui, la décision du ministre n'était pas prise, jusqu'à ces derniers jours. "Heureusement qu'il a repris la main". Pour Patrick Petit, délégué régional Unsa Police, "c'est la mobilisation qui a payé et le bon sens qui l'a emporté". Il espère engager des "discussions" pour revenir sur les suppressions de postes. "Perdre des effectifs peut créer des soucis au niveau opérationnel", redoute-t-il. Il déplore aussi la fermeture de commissariats, comme cet été à Montbrison (Loire).

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