La 8e édition du "plus grand festival de cuisine de rue de France" se tient du 13 au 16 juin dans le nouveau spot des grands festivals lyonnais.
12 000 visiteurs et 29 000 barquettes servies en trois jours et les 22 stands de chefs présents - Ludovic et Tabata Mey (Les Apothicaires), le trio Ryan Dolan/ Arnaud Laverdin/ Noe Saillard (La Bijouterie), Hubert Vergoin (Le Substrat), Mathieu Rostaing-Tayard (Café Sillon), Mathieu Viannay (La Mère Brazier), Jospeh Viola (Daniel et Denise)... - sous la verrière des Subsistances plébiscité par un large public de 7 à 86 ans - pour la doyenne du festival - qui ont pu assister à 65 heures de musique entre sets DJ et musiciens. C'était en septembre 2016, pour le toute première édition d'un festival pas comme les autres, qui faisait le pari de casser les codes de la gastronomie en proposant un trois jours autour de la cuisine de rue. "L'idée de ce festival, expliquait à Lyon Capitale Emeric Richard, l'un des co-organisteurs, ça a été d'aller voir toutes les catégories de chef pour savoir s'ils voulaient se confronter à cette cuisine qu'est la street food. À une cuisine servie en barquette pour 4 ou 5 euros. Pour le festival, tous les plats seront un peu uniques et tous les chefs se cassent la tête pour sortir quelque chose d’exceptionnel*", annonce Emeric Richard.
Les 13, 14, 15 et 16 juin 2024, le Lyon Street Food Festival revient pour la huitième fois. Cette fois aux Grandes Locos, le nouveau spot des grands festivals lyonnais, à La Mulatière.
ADN du Lyon Street Food festival : food, culture, musique
Centrée sur la transmission, cette nouvelle édition du Lyon Street food festival accueillera 120 chefs et pâtissiers dont le chef triplement étoilé Mauro Colagreco accompagné de l'équipe de la Pecora Negra (on a testé ici) Pierre Sang, finaliste de Top Chef en 2011 sera quant à lui présent pendant l'entièreté du festival, tout comme le pâtissier Nicolas Paciello, entrepreneur et auteur de livres de pâtisseries à succès.
Cette année, au programme, 120 chefs, 60 concerts, 400 ateliers, 5 destinations (dont la trèsb tendance Corée et sa pop-culture tous azimuts - on testé le restaurant Monsieur Kim) et une halle entière consacrée à la France qui reçoit les JO d'été).
"On garde notre ADN de base - la food, la culture, la musique -, ça ça n'a jamais changé depuis 2016, mais ça nous permet d'aller envisager les choses de manière un petit peu différente avec la multiplicité de ces halles, les extérieurs. Donc on va garder cette déambulation, mais ça nous a beaucoup amusé d'aller, scénographiquement, investir ce lieu et imaginer d'autres portions de programmation parce que ce lieu s'y prête bien." explique Emeric Richard.
Un terrain de jeux de 40 000 m², soit 6 places des Terreaux les unes à côté des autres.
Les stats exponentielles du Lyon Street Food Festival
- 12 000 visiteurs en 2016
- 18 000 visiteurs en 2017 (+ 33%)
- 24 000 visiteurs en 2018 (+ 25%)
- 30 000 visiteurs en 2019 (+ 20%)
- 35 000 visiteurs en 2021 (+ 14%) changement de lieu, 2 fois plus grand
- 38 500 visiteurs en 2022 (+10%)
- 45 000 visiteurs en 2023 (+17%)
La restranscription intégrale de l'entretien avec Emeric Richard
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Emeric Richard bonjour !
Bonjour.
Emeric Richard, vous êtes un des co-organisateurs du Lyon Street Food Festival qui se tient cette année du 13 au 16 juin. Une huitième édition qui se tient cette année aux Grandes Locos, à Oullins, le nouveau lieu culturel de la métropole lyonnaise. Qu'est-ce que ce transfert à Oullins change pour le Lyon Street Food Festival, j'imagine que la superficie est beaucoup plus vaste ?
Oui, effectivement, ce sera le troisième site pour le festival, un site beaucoup plus grand, de 40 000 m², on va avoir 15 000 m² d'extérieur en plus, notamment, donc c'est hyper intéressant pour nous d'aller investir ce nouveau territoire qui est, je crois, inconnu donc des Lyonnais. On a vraiment hâte d'ouvrir les portes et de montrer ce site qui est fou à nos festivaliers. C'est un site qui, architecturalement parlant, est génial : de très grandes halles SNCF à l'architecture très variée, et puis, c'est l'occasion aussi, nous on aime bien ce principe, d'aller sur un territoire un peu moins connu, et d'aller défricher là-bas. Donc la grosse nouveauté effectivement ça va être ce site qui va être "waouh".
Ce site "waouh" comme vous dites, ça change quoi dans l'organisation, dans la structuration du festival ?
Pour être tout à fait honnête, ça nous a mis un peu en danger au départ, et après coup, on se dit, en fait, que c'est une énorme chance : ça a boosté notre créativité. Donc, on garde notre ADN de base - la food, la culture, la musique -, ça ça n'a jamais changé depuis 2016, mais ça nous permet d'aller envisager les choses de manière un petit peu différente avec la multiplicité de ces halles, les extérieurs. Donc on va garder cette déambulation, mais ça nous a beaucoup amusé d'aller, scénographiquement, investir ce lieu et imaginer d'autres portions de programmation parce que ce lieu s'y prête bien.
Cette année, il y a 120 chefs, 60 concerts ,400 ateliers, 5 destinations : est-ce que ça veut dire qu'il y a plus de chefs invités, plus d'ateliers, bref que c'est une édition +++ ?
Sur le nombre de chefs 120, c'est une édition à peu près similaire à l'année dernière. On continue à avoir ces chefs venus de tous horizons, on a augmenté la proposition d'ateliers culturels, c'est un élément vraiment important et demandé par nos festivaliers : il y a plus de 400 ateliers participatifs qui seront à disposition de nos festivaliers, cuisine, vin, K-pop, art, plein d'autres choses, et puis la dimension de musique avec, toujours, notre scène de concert et des DJ sets, de la danse, de la déambulation un peu partout dans ces halles et, comme ces halles sont plus grandes, ça fait un peu plus de prog effectivement.
C'est ça : le Lyon Street Food Festival c'est "le festival de cuisine de rue le plus grand de France" mais pas : c'est un événement beaucoup plus global d'un point de vue culturel on est bien d'accord...
C'est effectivement ce qu'on a voulu faire dès le départ, en 2016, quand on a créé cet événement : on avait envie de casser les codes de la gastronomie, montrer autre chose et puis, d'une certaine manière, amener les gens vers d'autres champs culturels : d'où ce triptyque - food, culture, musique- et l'idée c'est de venir rencontrer des chefs, des grands chefs, des chefs un peu moins connus, goûter des choses, et puis aller vers ces fameux ateliers culturels ou un concert, un DJ set, de la danse et passer 4-5 heures sur place.
Alors cette année quels sont les pays invités et puis les régions aussi qui sont mises un peu en valeur ?
On est à la veille des JO en France et donc ça nous semblait important de faire un petit focus sur cette belle destination parce que, gastronomiquement, quand même, c'est riche. Donc, le cœur, une des grosses destinations, c'est la France qu'on a réunie dans une halle, ça s'appelle "le Festin Français" : on est allé chercher des chefs vraiment de toutes les régions françaises, même des DOM-TOM : il va y avoir Teheiura, l'aventurier de Koh-Lanta, qui représente la Polynésie par exemple, il y a une très grande tablée street food, au centre de cette halle, donc ça ça va être un gros focus de cette année. On va en Asie, évidemment, le berceau de la street food, on va en Corée cette année, et ça je suis super content parce que ça fait des années qu'on cherche un invité de ce pays là.
Il y a Corée qui est en train de monter en puissance on le voit alliant le nombre d'ouvertures de restaurants en Corée...
Non seulement de restaurants mais sur toute la culture la K-pop, la danse etc. il y a cette culture là qui est en train de diffuser un peu partout, donc il y aura des chefs coréens mais il y aura aussi un marché de produits coréens et puis toute une programmation artistique autour de la Corée. Et puis on va aller en Espagne, on va aller à Puebla au Mexique. C'est plus de 40 représentations géographiques de chefs sur les 120.
Donc c'est vraiment un lieu où on va voyager selon les halles les endroits où on va vraiment voyager.
Ça reste la cuisine de rue la street food, donc la cuisine du voyage.
Et justement, depuis que vous organisez le Lyon Street Food Festival Emeric Richard, vous êtes quand même au fait de ce qui se passe dans le paysage gastronomique français lyonnais mais pas que. C'est vrai que ces temps-ci ces derniers temps il y a une tendance qui arrive de Paris ce sont les assiettes à partager. C'est un peu pour moi la continuité de la street food des assiettes à partager un peu des tapas. Comment vous voyez le paysage gastronomique lyonnais ?
Moi je trouve qu'il se renouvelle pas mal. Il y a des nouvelles idées qui arrivent. On voit qu'il y a une jeune génération de chefs qui a envie de montrer autre chose. Il y a aussi cette cuisine qui se nourrit du voyage. Enfin moi, c'est comme ça que je le pressens. C'est peut-être là le lien avec la street food. Donc, effectivement, ce truc des assiettes à partager ça permet de goûter plein de choses. C'est ça aussi la street food...
Partager, le partage.
Exactement, le partage. Moi, ça me plaît bien. Ce n'est pas du tout en opposition avec une cuisine classique. D'ailleurs, sur notre événement ,il y a plein de grands chefs Michel Bras ou Mauro Colagreco qui sont des chefs gastronomiques classiques mais qui vont, quelque part, aller se mettre en danger sur cette cuisine-là.