Lyon-Turin : Daniel Ibanez en remet une couche

Daniel Ibanez, opposant à la ligne Lyon-turin était auditionné hier après-midi par la commission du contrôle budgétaire du parlement européen à Bruxelles. Pendant sa prise de parole, il a pointé du doigt "un trafic actuel inférieur à celui de 1990" ainsi que "le déséquilibre économique du projet".

Lors de son passage devant la commission du contrôle budgétaire du parlement européen, Daniel Ibanez, fervent opposant au projet Lyon-Turin, a de nouveau pointé du doigt les raisons qui devraient selon lui, faire annuler le projet. Il a notamment affirmé que pour lui, "ce projet mènera à une faillite inéluctable". Pour justifier ses propos, Daniel Ibanez compare le projet Lyon-Turin à l'axe Perpignan-Figueras dont le concessionnaire a fait faillite en juillet 2015. "Sur cet axe circulaient 10 000 camions par jour pour un coût de projet de 25 millions d'euros par kilomètre, le tunnel Lyon-Turin coûte 6 fois plus cher pour 3 fois moins de camions, comment peut-on nous expliquer que ce projet sera équilibré économiquement ?" interroge-t-il.

Auparavant, Daniel Ibanez a également rappelé qu'une ligne ferroviaire entre la France et l'Italie existait déjà via le tunnel de Fréjus. Il précise que le Réseau Ferré de France a fait les travaux nécessaires pour que 80% des véhicules de transports de marchandises puissent circuler. Il a ensuite parlé du temps de trajet : "4h au lieu de 7h, c'est faux" affirme-t-il. Il a précisé que "les 4 heures ne sont possibles que si le train ne fait aucun arrêt", le trajet actuel en comportant 9.

Des "marchés surprenants" de l'autre côté des Alpes

Depuis deux ans, l'opposant au projet Lyon Turin étudie précisément le projet. Il soulève devant les membres du parlement des questions concernant des "marchés surprenants" de l'autre côté des Alpes. Avec, par exemple, un paiement qui aurait été effectué par l'entreprise Tunel Euralpin Lyon-Turin pour le "support logistique aux forces de l'ordre pour la galerie de reconnaissance de la maddalena". Il se demande si c'est "au contribuable européen de payer le maintien de l'ordre en Italie."

Daniel Ibanez note également un achat de 85 000 euros de "fourniture de mobilier et électroménager pour l'aménagement du rez de chaussée et du premier étage du siège de Turin", un montant qu'il considère élevé puisque "les coûts sont 6,52 fois plus élevés qu'en France" selon-lui. Il ironise également sur le coût de l'informatique : "alors je ne sais pas si les ordinateurs Dell coûtent plus chers en Italie mais il faut se poser cette question" conclue-t-il.

Concernant les prévisions sur la quantité de marchandises transportées sur la future ligne, il rappelle qu'elles"ont été faites il y a longtemps" et que "le réel n'est pas conforme à ces prévisions".Il achève son intervention en citant Hubert Du Mesnil, le directeur de Tunnel Euralpin Lyon-Turin. Celui-ci avait déclaré l'année dernière que l'argument de l'augmentation des flux européens, qui était l'un des principaux à la création du projet, "n'en était plus un, en tout cas pour l'instant".

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