Bruxelles presse la France d'avancer sur le tracé du Lyon-Turin, ce projet ferroviaire vieux de 20 ans impliquant un tunnel sous les Alpes. Lyon Capitale a rencontré la coordinatrice européenne chargée du dossier, Iveta Radičová :
Si le chantier du tunnel avance, les voies d'accès pour relier la frontière, patinent pour la partie française. Ces 160 km devraient permettre de lier Lyon à la vallée de la Maurienne puis à l'Italie via un nouvel itinéraire. Pour rappel, une ancienne voie ferrée existe aussi mais elle a été jugée inadaptée aux besoins. Un projet titanesque que L'Europe a accepté, en 2021, de cofinancer à hauteur de 50%. Problème, ces aides n'aboutiront qu'à la condition que chaque pays, France et Italie, précise ses intentions. L'Italie a déjà pris de l'avance en assurant ses propres financements sur ses voies d'accès au tunnel. La France, elle, ne s'est toujours pas décidée sur un tracé. Iveta Radičová était présente à Lyon ce mardi 28 juin lors de l'Assemblée générale du Comité pour la Transalpine, l'association qui réunit les partisans du projet. Sans détour, elle annonce que la France risque de perdre ses financements sur ce projet au moins jusqu'en 2027 :
Lyon Capitale : Que retenez-vous de cette rencontre ?
Iveta Radičová : La bonne nouvelle a été en mai quand l'appel d'offres a été signé pour le tunnel de base, mais nous savons tous que le tunnel de base, sans connexion avec l'arrière-pays, n'a pas beaucoup de sens. Alors, on se demande si vous ne voudriez pas un peu de pression pour une décision rapide et claire de la part du gouvernement français, afin de vraiment prendre une décision majeure sur les liaisons d'accès pour que nous puissions vraiment réaliser l'ensemble de l'objectif - du vieux rêve - de cette liaison et de ce tunnel.
S’il n'y a pas de décision française cette année, la France et l'Italie pourraient-elles perdre les aides de financement de l’Union Européenne ?
A une question directe, réponse directe. Dans la perspective financière actuelle, clairement oui.
Dans quel état d'esprit êtes-vous actuellement ?
L'idée de cette liaison est une idée commune de tous les États membres de l'Union Européenne. C'est essentiel. Ce n’est pas un projet de la Commission européenne ou de quelque chose que nous appellerons le “processus”. Non, pas du tout. Il s'agissait d'un accord et d'un projet mis sur la table en tant que liaison de transport majeure, cruciale pour les Etats de l'Europe. C'est toujours le cas. Nous essayons donc de soutenir et de servir de médiateur à la coopération et à la coordination entre les gouvernements et dans leurs intérêts. En d'autres termes, pour les intérêts des citoyens vivant dans les villes, villages, régions qui seront reliés en tant que passager, mais aussi avec le fret et les marchandises.
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Le corridor devient-il plus sensé depuis la guerre en Ukraine ?
Absolument. Regardez : Pourquoi certaines industries ont des problèmes pour produire en Europe ? En raison de la logistique et du transport. Pourquoi 100 millions de personnes ont faim à cause de la pénurie de céréales en provenance d'Ukraine ? A cause du transport. Pourquoi avons-nous un problème d’inflation en ce moment ? À cause des prix élevés de l'essence, du gaz et d'autres sources d'énergie. Le transport des biens devient crucial. L'interconnexion à l'intérieur de l'Europe et la solidarité entre Etats, avec les biens dont nous disposons, est utile pour que chaque citoyen ne connaisse pas la pénurie de biens ou de services, à un un prix trop fort. Regardez donc autour de vous. La Chine construit rapidement parce qu'elle sait que c'est la voie de la prospérité économique. Nous sommes trop lents pour construire des trains rapides. C'est un paradoxe. Ce que j'essaie de faire, c’est de pousser, d'aider et de soutenir nos connexions afin d'avoir une plus grande chance de survivre dans cette guerre économique.
Faites-vous confiance à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne pour trouver un moyen d'accélérer ce projet ?
La question n'est pas de savoir qui je crois ou pas, mais de transformer la croyance en réalité. C'est mon rôle et je ferai tout ce que je peux pour demander au gouvernement de tenir ses promesses, car les solutions sont déjà trouvées. Nous nous sentons comme au milieu de la Manche : retourner en arrière n’a pas de sens, alors qu’aller de l’avant a du sens pour une meilleure qualité de vie. Le retour n'a aucun sens.
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""Pourquoi 100 millions de personnes ont faim à cause de la pénurie de céréales en provenance d'Ukraine ? A cause du transport.!!! Pas du transport, mais de la guerre voulue alimentée sous contrôle US.
"""Nous sommes trop lents pour construire des trains rapides""" Le problème plus ils sont rapides moins ils sont accessibles à la classe moyenne, réservés à ceux qui ne paient pas personnellement leur transport , élus, commerciaux.
"""Bruxelles presse la France""la France risque de perdre ses financements"" ceci à le mérite d'être clair pour connaitre qui décide.
On n'a pas besoin de train plus rapides pour gagner 30 minutes sur 3h,
on a besoin de trains dans toutes les campagnes pour remplacer les voitures. Comme il en existait avant.
Sous prétexte de modernité, on ne fait que reculer et polluer toujours plus.
Pour traverser les Alpes comme l'on fait les Suisse il est urgent de mettre les camions sur les trains.
On a surtout besoin de train sur lesquels circule l'ensemble du fret (camions, et marchandises) afin de diminuer la pollution dans tous les massifs Alpins.
ABO:Il ne s'agit pas de modernité mais de refiler aux copains ce qui est rentable charge à SNCF de gérer l service public...Je possède une carte des réseaux ferrés existant vers 1905 , elle est noire tant les réseaux sont denses ceci explique la multitude de petites gares alentour des grandes villes , On peut se les imaginer , exemple, Mornant possède un café de la gare alors qu'il n'y a plus aucune trace de voie ferrée, vite remplacée par une route., !!Et l'on attend: Depuis Givors serait organisées des haltes à Grigny, Millery -Montagny et Vourles avec, en chaque point, des parkings-relais. Celles-ci donneraient accès à cette ligne de tram-train aujourd’hui terminus à Brignais, permettrait alors d'accéder à Lyon bénéficiant déjà d’une desserte à la demi-heure, et permettrait d’accentuer sa fréquentation qui s’établit aujourd’hui à 8 000 passagers par jour..
pour info , année 1990 la portion Brignais -- Givors a été entièrement rénovée, (deux voies) traverses en bois remplacée par des béton, Rail remplacés ( grandes longueurs qui divisent le nombre de raccords, passage de la signalisation en caniveaux au lieu de l'aérien , Cette voie ayant une affectation "militaire" Paray le Monial vers rive droite du Rhône. Puis fin 1999 une des deux a été démontée,??? , celle restant laissée à l'abandon avec la décision de remise en état mais seulement Lyon à Brignais, les trains parfois remplacés par des bus, (manque de conducteurs SNCF ?). une des solutions pour le bouchon de Vourles ! d'autant qu'à Millery la gare existe un parc relais immense facilement aménageable dans la carrière, ceci éviterai entre autre un excès de voitures en stationnement dans lyon
Ne pas se faire d'illusion le TGV, merveilleux moyen de transport surtout à usage des élus qui y voyagent en 1ere gratuitement mais payé par l'habituel kon-tribuable, On comprend l'emballement!!! .........seul HIC en vallée du Rhône il occupe le dernier sillon rive Gauche qui était disponible pour installer une ligne de Fret , le projet de transfert d'une partie du trafic vers la rive droite avec un pont entre Givors et Loire sur Rhône fortement contesté depuis l'est Lyonnais de nombreux villages traversés! à raison d'un convoi lourd toutes les 3 minutes , les passages à niveau. les conséquence de déraillements, le bruit assourdissant des wagons citernes vides.
— Le 13 décembre 1990, un train de 22 wagons, dont neuf citernes de 80 m³ remplies d'essence, déraille et explose à Chavanay