Lyon : un homme condamné à 30 ans de prison pour avoir tué un policier en 2020

La cour d’assises de Lyon a condamné mercredi à 30 ans de réclusion criminelle l’homme reconnu coupable d'avoir volontairement fauché le policier Franck Labois en 2020 en prenant la fuite au volant d'un fourgon à Bron, dans la Métropole de Lyon. 

Jugé depuis lundi 7 novembre pour l’homicide de Franck Labois, un policier fauché à Bron lors d’une opération dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020, Farès D a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. En prenant la fuite au volant d’un fourgon, cet homme de 24 ans avait percuté l’agent du Groupe d'appui opérationnel (GAO) qui tentait de l’intercepter. 

Dans leur verdict rendu après cinq heures de délibéré, les jurés ont retenu l'"extraordinaire gravité de ce geste" résultant, selon eux, de la volonté de l'accusé "d'échapper coûte que coûte à une interpellation". Pour le président de la cour Antoine Molinar-Min il y a avait là une "intention d’homicide incontestable". 

"Reconnaissance de l'intention de tuer"

"C'est un verdict de soulagement", a réagi Jean-François Barre, avocat de la famille Labois, rapporte l’AFP. "Le plus important pour nous, c'est la reconnaissance de l'intention de tuer. Parce que finalement, ça nous libère tous de ce sentiment de culpabilité. C'est ce qu'on attendait tous de ce procès, de vraiment remettre la culpabilité du bon côté, c'est sa faute", a déclaré Marianne Charret-Lassagne, cheffe de la sûreté départementale au moment des faits. 


"Ca nous libère tous de ce sentiment de culpabilité. C'est ce qu'on attendait tous de ce procès, de vraiment remettre la culpabilité du bon côté, c'est sa faute", Marianne Charret-Lassagne, cheffe de la sûreté départementale au moment des faits


Depuis l’ouverture de son procès, l’accusé n’avait cessé de nier toute volonté de tuer Franck Labois. "L'intention homicide a été retenue, pour autant on a admis que l'accusé pouvait garder espoir, démontrer qu'il était en capacité de réfléchir, de progresser", a commenté son avocat Julien Charle. 

Pas de traces de freinage

La nuit du drame, le policier du GAO tué participait à une opération visant à interpeller une équipe de malfaiteurs qui venait de dérober un chargement de lessive en Isère. En périphérie de Lyon, le fourgon Volkswagen qui transportait la marchandise volée s'est retrouvé coincé par deux véhicules et a tenté une manoeuvre pour se dégager, percutant de plein fouet Franck Labois, dressé sur son chemin arme au poing. Le policier était décédé trois jours plus tard.

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Deux ans après sa mort, le 13 janvier 2022, la ville de Lyon lui avait rendu un dernier hommage en inaugurant une rue à son nom en présence de très nombreux policiers, du maire de Lyon et notamment du préfet Pascal Mailhos. Lors de cette émouvante cérémonie, le représentant de l’État dans le Rhône avait voulu se souvenir d’un homme qui "avait fait le choix du courage, de l’abnégation, du don de soi. Le choix de regarder en face ce que la société peut avoir de part d’ombre, l’injustice, la violence et le crime dont il fut victime".

Il ne pensait "qu'à s’enfuir"

Lors du procès, les avocats de l’accusé ont martelé que leur client ne pensait "qu'à s’enfuir". Auparavant, ses proches l'avaient décrit comme "gentil et calme", mais aussi "influençable", en écho à des actes de délinquance qu’il avait commis par le passé. "Je ne cautionne pas ce qu'il a fait, mais c'est pas un méchant", a plaidé sa mère. "Il n'a pas voulu que ça en arrive là, il me l'a dit", a-t-elle assuré. "C'est pas un meurtrier, c'est un voleur", a lâché un de ses cousins, venu témoigner à la barre.

Prenant la parole pour la dernière fois. La cour d’assises, Farès D. a fini par s’adresser parlé "à la famille, aux frères, à la mère" de Franck Labois déclarant "Je m'excuse, sincèrement", en réponse aux demandes d’excuses du frère de la victime.

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