Lyon : un mammouth vendu pour près de 550000 euros

Mis aux enchères ce samedi après-midi aux Brotteaux, le squelette entier d'un mammouth a été vendu à la société Soprema pour 548 293 euros. Son richissime PDG s'est déplacé jusqu'à Lyon pour l'acquérir.

Le mammouth, vendu pour 548 293 euros

© Sylvian Baudry
Le mammouth, vendu pour 548 293 euros

Le lot 55 de la vente aux enchères organisée par Aguttes ce samedi après-midi était très attendu. Le squelette entier d'un mammouth de plus de 3 mètres de haut, découvert en Sibérie, est proposé à partir de 400 000 euros. Quelqu'un enchérit de 10 000 euros en salle, puis une autre personne au téléphone. Surenchère de l'intéressé en salle, à laquelle personne ne répond. Coupant court à toute forme de suspense, le marteau de Claude Aguttes tombe sèchement : "Adjugé à 430 000 !"

Dès lors, le commissaire-priseur, qui avait mené toute la vente jusqu'alors, rejoint l'acheteur auprès du gigantesque squelette, suivi de plusieurs caméras. Il est remplacé pour les lots restants par une collaboratrice. "Ce qui m'intéresse, c'est vendre des choses qui sont curieuses, étonnantes, bizarres et qu'on ne retrouve jamais, c'est ce qui me plaît. Là, c'est vraiment une chose qui n'arrive qu'une fois dans une vie, se réjouit Claude Aguttes. D'après ce que j'ai compris, c'est une société qui va mettre ça dans son entrée. C'est formidable."

"Notre logo en grandeur nature"

Celui qui a levé le bras dans la salle n'est autre que Pierre-Étienne Bindschedler, la 94e fortune de France en 2016, avec un patrimoine évalué à environ 700 millions d'euros par Challenges. Et ce mammouth, il l'a bel et bien acheté pour son entreprise, la Soprema. "Cela veut dire : société de produits et revêtements d'étanchéité mammouth, éclaire le PDG depuis 1993 de la société basée en Alsace. Comme notre logo est un mammouth, on ne pouvait pas faire autrement que de l'avoir."

Le logo de la Soprema

@ Soprema
Le logo de la Soprema

Élu en 2013 entrepreneur de l'année par le magazine Challenges pour avoir multiplié par 6 le chiffre d'affaires de son entreprise de matériaux d'étanchéité en dix ans, Pierre-Étienne Bindschedler ne cache pas sa joie : "Je le trouve magnifique, je suis très content, savoure-t-il tout en touchant l'une des défenses de la bête. Et je suis aussi content que les enchères n'aient pas trop augmenté, parce que j'étais prêt à aller très très loin. Je suis incapable de vous dire jusqu'à combien, parce qu'il y a là-dedans quelque chose d'irrationnel. De toute façon je n'avais pas le choix, j'étais obligé de le ramener à la maison, sinon ma femme ne m'aurait pas laissé rentrer."

118 293 euros de frais de vente

Le commissaire-priseur Claude Aguttes s'est lui aussi montré satisfait de la vente de cette pièce rare : "On avait dit un prix entre 400 et 450000 euros, donc je ne suis pas déçu. On l'aurait vendu 300000, j'aurais fait la grimace, et mon vendeur aussi, mais là 430000, c'est déjà pas mal d'argent." Surtout que, même s'il a frappé de son marteau à 430000 euros, 27,51% de cette somme sont ajoutés pour rétribuer la maison de vente, soit 118293 euros.

Au total, Pierre-Étienne Bindschedler et la Soprema devront donc signer un chèque de 548293 euros pour "avoir [leur] logo en grandeur nature", d'après les mots du PDG.

Mais Claude Aguttes, après avoir vu partir un T-Rex allosaure l'année dernière pour plus d'un million d'euros, aura de nouveau un pincement au cœur lorsque le squelette du mammouth quittera Lyon, la semaine prochaine : "J'ai un regret, c'est que je n'ai pas pu l'acheter moi ! Chez moi j'aurais pu le mettre, j'ai la place !"

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