Lors de la mobilisation contre la réforme des retraites à Lyon ce samedi des étudiants qui filmaient la manifestation du 4e étage d’un immeuble rue de la Barre ont reçu dans leur appartement un palet de gaz lacrymogène. Leur vidéo, diffusée sur Twitter, a déjà été vue 200 000 fois.
Vincent et Marie, deux étudiants de 21 ans ne se doutaient pas de ce qu’il allait leur arriver lorsqu’ils se sont rendus dans l’appartement d’un de leurs amis, rue de la Barre, pour réviser leurs partiels. Les manifestants rejoignaient comme prévu la place Bellecour lorsque Vincent, Marie et trois de leurs amis ont été attiré à la fenêtre "On a entendu du bruit, du coup on est allé à la fenêtre voir ce qu’il se passait" témoigne Vincent "On a vu des manifestants lancer des projectiles sur la police qui a répondu par des gaz lacrymogènes".
Alors qu’ils commencent à filmer la scène, une grenade lacrymogène s'est séparée au niveau de la fenêtre, au 4e étage. Un événement qui rappelle la mort de Zineb Redouane, une octogénaire morte à Marseille après avoir reçu une grenade lacrymogène dans son appartement le 1er décembre 2018 en marge d’une manifestation des Gilets jaunes.
Entrain de filmer la manifestation dans mon appart et un crs nous vise avec un lance grenade ????? @PoliceNationale @lemondefr @BFMTV #violencepoliciere #GiletsJaunes #lyon #crs #cgt pic.twitter.com/SLIXS1Q2v8
— Marie (@eiramniffac) January 11, 2020
Vincent dit avoir été touché au bras droit par l’un des palets que contenait la grenade, sans être blessée. Plus problématique, le palet est entré dans l’appartement "il y avait des traces de brûlures sur le plancher". Après avoir rapidement sorti le palet, les cinq étudiants ont dû quitter les lieux à cause du gaz "On n’a pas pu rentrer dans l’appartement pendant 30 à 45 minutes, tout était enfumé".
Pour eux, qui pensent avoir identifié l’auteur du tir sur la vidéo qu’ils ont filmée, cela ne serait pas un accident, "Je ne suis pas un expert en balistique, mais pour nous toucher au 4e étage je pense que c’était volontaire", estime Vincent qui ajoute "si c’est véritablement volontaire, c’est vraiment inacceptable".
Il faut préciser les policiers ont pour consigne de lancer leurs grenades lacrymogènes en cloche et jamais en tir droit. Selon une source policière qui indique qu'il s'agirait d'un tir en cloche, c'est l’une des parties en plastique de la grenade, qui se sépare en l'air, qui serait entrée dans l’appartement. Les étincelles visibles sur la vidéo proviennent de la cigarette que tenait à ce moment-là l'un des jeunes. Les étudiants réfléchissent encore à porter plainte auprès de l’IGPN "On se demande si cela sert vraiment à quelque chose", déclare Vincent.
"si ça sert à quelque chose"... ?
Avec un Etat policier, non.
Le truc "rigolo" c'est que le gouvernement Macron s'est présenté comme "le dernier rempart avant le RN" mais au final, il leur prépare le terrain comme jamais !
La vidéo est nulle.
Si j'étais eux je porterais pas plainte, j'aurais trop peur de ''disparaitre''.
euh, euh tout filmer c'est plus drôle que réviser ... dans une manif les grenades lacrymogènes sont réelles ... faut pas oublier...