En Rhône-Alpes comme à Lyon, près d'un tiers des cigarettes sont vendues à la sauvette d'après une étude relayée par le groupe de tabac Seita. Une tendance préoccupante qui ne semble pas près de faiblir.
Qui n'a jamais traversé à grand peine la place Gabriel Péri, dans le 7e arrondissement de Lyon, sous les "Marlboro ! Marlboro !" des vendeurs de cigarettes à la sauvette ? D'après une étude réalisée pour Seta Imperial Tobacco, un acteur de poids du marché du tabac français, en France 28,8% des cigarettes ont été vendues hors des bureaux de tabac sur le dernier trimestre 2018. Ce marché parallèle semble s'être renforcée avec la hausse des prix du tabac : sur la même période en 2017, 24% des cigarettes étaient concernées. Mais c'est Grenoble qui a connu l'essor le plus important de la vente illicite de cigarettes, avec 45,5% sur le dernier trimestre 2018, contre 23,7% l'année précédente. L'ancienne région Rhône-Alpes et Lyon ne sont pas en reste, avec chacune 29% de cigarettes vendues à la sauvette à leur actif.
Les buralistes menacés par l'ubérisation du trafic de cigarettes
Pour écouler ces stocks frauduleux, comme pour la drogue, l'ubérisation est une aubaine. D'après Hervé Natali, le directeur des relations territoriales de Seita interrogé par Le Progrès, les contrebandiers utiliseraient de plus en plus le web et en particulier les réseaux sociaux pour proposer des livraisons de cigarettes à domicile, et même en point-relais chez le buraliste du coin. Ce trafic permettrait aux fumeurs d'acheter leur paquet à environ cinq euros, contre plus de huit euros en moyenne dans un bureau de tabac. Une économie faite au détriment des buralistes français dont Hervé Natali évalue la perte à 250 millions d'euros, sans oublier la fermeture de 500 bureaux de tabac par an.
Une traçabilité qui fait défaut
Fumer tue, ce n'est pas une nouveauté. Mais les cigarettes de contrebande pourraient tuer encore plus vite. Non contrôlées lors de leur importation, les risques de malfaçon ou de contrefaçon sont élevés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) pointe du doigt un trafic qui met à mal l'efficacité des politiques antitabac, et qui nourrit un "marché où interviennent différents acteurs, allant des petits revendeurs aux réseaux criminels organisés impliqués dans le trafic d’armes et d’êtres humains". D'après Hervé Natali, un protocole de la traçabilité a été mis en place le 20 mai dernier pour suivre les cigarettes de l'usine jusqu'au rayonnage du bureau de tabac. Mais ledit protocole ne concerne que l'Europe. Or, dans la capitale des Gaules, 40% de ces cigarettes achetées sous le manteau viendraient d'Algérie. A Villeurbanne, la moitié du marché parallèle des cigarettes est concerné.
Toujours désolant de voir que pour "régler les problèmes", on utilise le fric (taxation pour éviter la consommation), et de constater que ça engendre TOUJOURS des trafics,
que la guerre commerciale continue par tous les moyens.
L'addiction est un problème de psychologie, pas de fric !
Il est plus que temps de réfléchir à une nouvelle civilisation. Réfléchissons ensemble à la suite ! 🙂