"Un vélo à assistance électrique pour moins d'un euro par jour" : la promesse de cette nouvelle campagne d'affichage à Lyon est alléchante, surtout quand un bon VAE vaut autour de 2 000 euros. Derrière les petits caractères, s'agit-il d'un bon plan ou d'une mauvaise affaire ?
Depuis une semaine, une campagne publicitaire est apparue dans les rues de Lyon, proposant aux habitants de la métropole de pouvoir rouler en vélo à assistance électrique (VAE) pour moins d'un euro par jour. La promesse est forcément belle, surtout quand un bon VAE coûte entre 1 000 et 2 000 euros. Néanmoins, malgré les apparences, l'offre n'est pas nouvelle. Il s'agit en fait de MyVélo'v que Lyon Capitale avait présenté dès le printemps 2018. Ce service accompagne le dernier contrat de mobilier urbain et publicité remporté par le groupe JCDecaux. En plus de proposer des Vélo'v, l'entreprise avait aussi l'obligation de mettre en place un service de location longue durée de vélos à assistance électrique.
Un excellent VAE
Le deux roues de cette offre est un modèle Lapierre revisité par les équipes de Decaux. Ce vélo haut de gamme avec une assistance progressive de qualité possède une autonomie autour de 50 à 60 km, des pneus anti-crevaison et freinages hydrauliques. Dans le commerce, il faudrait débourser 2 000 / 2 500 euros pour avoir un équivalent. Avec MyVélo'v, il est possible de le louer pour 50 euros par mois, avec un engagement d'un an. Ceux qui veulent tester l'offre durant un mois peuvent le faire pour 60 euros.
Ces tarifs comprennent la mise à disposition du vélo pour 3 000 km/an, un antivol pliant Abus, ainsi que l'entretien et la maintenance dans les magasins Cyclable de Lyon (qui propose le vélo en test). Il est possible de souscrire des options pour quatre euros par mois par supplément : panier avant, sacoche latérale, antivol de cadre, siège enfant.
Une autre option est proposée à 5 euros par mois et elle est incontournable à Lyon : l'assurance vol et dommage. Sans elle, une caution de 1 250 euros sera demandée. Elle est ramenée à 400 euros si l'assurance est souscrite. Dès lors, pour profiter de MyVélo'v l'esprit tranquille, il faudra débourser au minimum 55 euros par mois et respecter une règle : il est obligatoire de stationner le vélo dans un endroit sécurisé de 21h à 6h du matin. Pas toujours simple dans une ville de Lyon où les stationnements sécurisés sont très rares et majoritairement dans les parkings LPA (avec un abonnement à partir de 36,90 euros par an).
Les petites lignes
Avec un tarif à 50 euros par mois, comment la campagne publicitaire peut-elle affirmer que la location coûtera moins d'un euro par jour ? La réponse est simple. Les salariés qui le désirent pourront demander à leur employeur de prendre en charge 50 % de leur abonnement, soit 25 euros. Néanmoins, cela n'est pas cumulable avec un autre remboursement comme celui de l'abonnement TCL.
Par ailleurs, ce service est limité à un an, il faudra donc rendre le vélo au bout de douze mois sans la possibilité de pouvoir continuer d'en profiter même à un autre tarif plus élevé. La métropole de Lyon a toujours expliqué qu'il s'agissait d'une offre destinée à permettre aux usagers de tester la solution vélo à assistance électrique avant de pouvoir passer à l'achat. Une manière de permettre de franchir une première marche, mais qui pourrait frustrer. Ainsi, sans remboursement employeur et avec l'assurance, un an de MyVélo'v coûtera 660 euros. Ensuite, au bout d'un an, si l'on souhaite acheter un VAE de même qualité, il faudra débourser au moins 2 000 euros. La métropole propose bien une aide à l'achat d'un vélo à assistance électrique, mais elle n'est que de 100 euros (lire ici).
Verdict : bon plan, mais...
MyVélo'v propose un excellent VAE, même si l'argument de moins d'un euro par jour est pour le moins audacieux, puisqu'il se base sur un possible remboursement employeur. La plus grande réserve reste que l'offre est limitée à un an.
Ceux qui veulent franchir le pas, ont tout intérêt à acheter un bon VAE dès maintenant plutôt que de prendre le risque de débourser 660 euros, puis de partir ensuite sur un modèle de moins bonne qualité et de raccrocher à cause d'une expérience désagréable. L'offre à 60 euros sur un seul mois peut être une bonne alternative pour savoir si l'achat d'un VAE en vaut la peine.
On regrettera ainsi trois points qui sont malheureusement des freins pour la démocratisation de la solution vélo auprès de tous les publics : MyVélo'v est limité à un an, l'aide à l'achat de 100 euros pour un VAE reste faible, et Lyon manque de stationnements sécurisés pour les vélos.
juste de la publicité mensongère en omettant de préciser les contraintes
Le cumul du remboursement par son employeur d’un abonnement de transports en commun -avec celui d’un abonnement à un service public de location de vélo (tel que my velo’v) est tout à fait possible.
C’est le cumul du remboursement par son employeur d’une « indemnité kilométrique vélo (IKV) » lorsqu’elle est mise en place dans son entreprise ou son administration -avec celui d’un abonnement transport en commun qui n’est pas possible.