Les militants macronistes réunis dans une salle polyvalente de Bron pour suivre le débat entre Macron et Le Pen, le 20 avril 2022.

"Macron est fort quand il attaque" : le grand débat à Lyon chez les Macronistes, reportage

Environ 80 élus, militants et sympathisants macronistes étaient réunis mercredi soir à Bron pour suivre le débat sur grand écran dans une salle polyvalente. Ils ont été particulièrement satisfaits de la prestation de leur champion. Reportage.

Sérénité. Mais gravité. Avant le débat, mercredi soir, les militants macronistes lyonnais, réunis pour suivre le débat dans une salle polyvalente de Bron, étaient sur leurs gardes. Oui, le président-candidat fait la course en tête dans les sondages en vue du 2e tour de dimanche (environ 55% pour Macron contre 45% pour Marine Le Pen). Mais il ne fallait pas trébucher lors de ce grand débat, lors de ce grand rendez-vous.

Très vite, ils vont être "rassurés", comme le confie l'un d'eux. D'entrée, sur l'un des thèmes réputé fort de Marine Le Pen, le pouvoir d'achat, le candidat Macron décrispe les militants réunis. Ils applaudissent chaudement la réplique de Macron : "vous n'allez pas faire les salaires Madame Le Pen".

"Le pouvoir d'achat, on avait dit que c'était le point fort de Marine Le Pen. Et Emmanuel Macron a tout de suite pris le dessus. Le programme de Marine Le Pen est plein de contradictions", estime Vincent, un militant. "Marine Le Pen ne connait toujours pas bien les dossiers, notamment sur l'économie", ajoute Chloé, une militante.

"Il faut attaquer Marine Le Pen, la meilleure défense c'est l'attaque"

La séquence sur la situation internationale va aussi déclencher les réactions des militants, qui saluent l'attaque du président-candidat sur les liens de Marine Le Pen avec le pouvoir russe : "vous êtes dépendants. Vous ne parlez pas à un autre président, vous parlez à votre banquier". "Il a de la répartie. Il aurait pu être sur la défensive. Mais il est fort quand il attaque", poursuit Chloé.

La stratégie choisie par Macron, l'offensive, ravit les militants. "Il faut l'attaquer. La meilleure défense c'est l'attaque. Dès qu'elle parle d'économie, elle s'emmêle les pinceaux. On le voit bien depuis le début de campagne du 2e tour, depuis que tout le monde regarde le programme de Marine Le Pen, on voit toutes les incohérences", souligne Florence, une militante brondillante.

Les Jeunes avec Macron du Rhône organisent la "riposte" sur les réseaux sociaux.

Dans un coin de la salle, très actifs dans le département, les JAM du Rhône (les Jeunes avec Macron) organisent la riposte sur les réseaux sociaux. "On démonte les approximations de Marine Le Pen", explique Allan Bouamrane, référent des Jeunes avec Macron dans le Rhône et la Métropole de Lyon, ravi de la tournure du débat. "C'est lorsqu'il est combatif que Macron est le meilleur. Quand il va au combat. Macron est largement au-dessus. Il fallait montrer lors de ce débat que nous avons deux visions de la société qui s'opposent totalement. C'est réussi".

Au final, le débat n'a pas déclenché les passions de celui de 2017. Moins d'invectives. Moins d'envolées. Moins de tensions. Dans la salle, l'ambiance était à l'écoute. "C'était plutôt de bonne tenue, réagit Anne Brugnera, députée LREM de la 4e circonscription de Lyon, qui a suivi tout le débat au milieu des militants, avec notamment Thomas Rudigoz, député LREM de la 1ère circonscription de Lyon. C'est toujours difficile ces débats, on aimerait qu'ils soient plus punchy, mais après on ne s'entend plus, on ne s'écoute plus".

"On a clairement vu la différence de niveau"

"Ils ont quand même traité pas mal de sujets. Au final, Marine Le Pen a fait très peu de propositions. Beaucoup de "yakafokon". Il y a beaucoup de propositions concrètes chez Macron. Il y a des sujets où il est limpide, sur les valeurs de la République, sur la laïcité. Il a été clair et à la hauteur", salue la députée lyonnaise. "Il a aussi été très combatif. Ce n'est pas le genre de toute façon à être sur la défensive. Il ne lâche rien", ajoute-t-elle.

Un peu plus loin, Sarah Peillon, référente départementale LREM dans le Rhône, se réjouit aussi d'une soirée où on a vu "clairement la différence de niveau". "Macron connaît les dossiers et en face on a une une candidate qui joue sur les peurs, sur les fantasmes en promettant un peu tout et n'importe quoi, avec des incohérences globales", estime-t-elle. "Face aux hésitations de certains Français, il a fait ce qu'il fallait faire. Ne pas être juste sur la défensive, en simple gestionnaire. On sait qu'il sait gérer, que la crise covid a très bien gérée. Il fallait aussi dénoncer les incohérences, les hypocrisies et les mensonges de son adversaire", conclut Peillon. Le débat s'est terminé sous les applaudissements de l'assemblée. "Ce débat n'a pas pu faire bouger les lignes ou la dynamique en notre défaveur", veut croire un militant. Réponse... dimanche soir.


POUR ALLER PLUS LOIN

Lyon Capitale vous propose un grand débat à la lyonnaise entre Michèle Morel, référente départementale du RN, et Thomas Rudigoz, député LREM de Lyon.

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