Mail à Rachida Dati : la DIPJ de Lyon justifie la durée de la garde à vue

" On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui ", en tous les cas, pas avec Rachida Dati. Un habitant de Bourg-de-Péage l'a appris à ses dépens la semaine dernière. Il a passé près de 48 h en garde à vue pour avoir envoyé un mail douteux à la député européenne. Une mesure justifiée vendredi après-midi par le direction interrégionale de la Police judiciaire de Lyon.

La maxime de Pierre Desproges s'applique certainement à l'ancienne ministre de la Justice. Ce dromois d'une quarantaine d'années qsui lui a déclaré sa flamme d'une manière plutôt directe, en a fait les frais la semaine dernière. Après son lapsus sur Canal + (la député européenne avait confondu inflation avec fellation, ndlr) en septembre dernier, il n'a rien trouvé de mieux que de lui écrire un mail sur sa messagerie au Parlement européen. Après plainte et enquête, il a été arrêté à son domicile, la semaine dernière, par les enquêteurs de l'antenne de Valence de la Police judiciaire de Lyon. Il a ensuite été placé "près de 48 heures en garde à vue", information révélée par le Dauphiné Libéré jeudi et confirmée vendredi après-midi par la direction interrégionale de la Police Judiciaire (DIPJ) de Lyon.

Une garde à vue jugée plutôt longue par certains observateurs, mais "justifiée par les besoins de l'enquête", a estimé la direction interrégionale, dont un représentant nous a expliqué qu'il avait fallu "poser des questions" au prévenu, "s'assurer de sa personnalité" et "prendre le temps d'exploiter l'ordinateur" saisi au domicile perquisitionné du prévenu. Les enquêteurs valenciennois ont donc demandé et obtenu la prolongation de la garde à vue auprès d'Antoine Paganelli, procureur de la République de Valence. "Le procureur a apprécié, mais on ne prolonge pas pour le plaisir», a terminé le représentant de la DIPJ de Lyon.

En plein débat sur la garde à vue, le bâtonnier du barreau de Valence, Dominique Fleuriot avance qu'"il n'y avait pas de danger pour la sécurité des personnes et des biens a priori dans cette affaire", aussi, il ne comprend pas que le prévenu ait passé autant de temps en garde à vue. "C'est l'exemple type du cas où la garde à vue ne doit pas être utilisée" et de rappeler, "la garde à vue doit servir à mettre des gens sous la main de la police pour les amener à la justice, ce n'est pas une demi-prison". Néanmoins, Dominique Fleuriot ne dénigre pas le travail de la PJ de Valence et avance, "les policiers ont certainement eu raison mais les magistrats n'ont pas pu contrôler", regrette-t-il.

Selon Le Dauphiné Libéré qui a révélé l'affaire, le contenu du mail adressé à la député européenne n'était ni "ordurier, ni vulgaire, mais assez explicite". A l'issue de sa garde à vue, l'internaute a été mis en examen pour "outrage à personne chargée d'une fonction publique" par le procureur de la république de Valence. Il sera jugé le 3 décembre au tribunal correctionnel de Valence. Son avocat plaidera la relaxe, car Ivan Flaud considère que son client s'est adressé à Rachida Dati, "en tant que personne". Le prévenu aurait utilisé le mail de la députée au Parlement européen, car c'était "la seule façon de la joindre". Le tribunal appréciera.

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