Pari réussi pour les syndicats qui ont appelé à la grève contre la réforme des retraites aujourd'hui. Ils ont rallié 30 000 personnes à Lyon selon les syndicats, 16 000 selon la Police, soit plus qu'en juin dernier. Ils ont défilé sous la pluie et dans la bonne humeur depuis la Manufacture des tabacs jusqu'à la place Bellecour, puis ils se sont dispersés peu après 12h20. Huit syndicats avaient appelé à la grève.
"Négociations". Si le mot a été prononcé dimanche par Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et par Henri Guaino, conseiller spécial du Président, il n'est pas pour rassurer les syndicalistes lyonnais. "Ce n'est pas une avancée car le gouvernement n'a pas lâché le morceau sur d'éventuels reculs quant à l'âge de départ à la retraite", indique Patrick Benamou secrétaire général de l'Union Départementale du Rhône de la CFTC. Les huit organisations syndicales (FO, CGT, CFTC, CGC, CFDT, UNSA, FSU et Solidaires) qui ont appelé à la journée d'action s'accordent au moins sur un point : la nécessité d'ouvrir des discussions.
En tête des revendications, la question du financement des retraites. "Nous sommes conscients de l'état des caisses, souligne Raphaël Cacioppola secrétaire adjoint de Force Ouvrière (FO) dans le Rhône, il faut donc taxer le capital et mettre les jeunes au boulot avant de faire travailler les anciens plus longtemps." Une doléance que partage la CFTC qui compte clamer dans le cortège : "les juniors au boulot, les seniors au repos ! "
"La mer se retire, les projets aussi ! "
Des "juniors" que les syndicats souhaitent sensibiliser. "De plus en plus, les jeunes terminent leurs études à 26 ou 27 ans, précise Patrick Benamou (CFTC du Rhône), ils n'auront donc jamais cotisé 42 ans lorsqu'ils atteindront l'âge de 62 ans." Une meilleure prise en compte des années d'études et des stages est donc réclamée par les organisations. Quant à la reconnaissance de la pénibilité, "elle doit également passer par le fait d'inclure les risques psychologiques dans la pénibilité" indique la CGC. Abandonner le projet ou seulement l'amender ? Certains syndicalistes sont plus optimistes que d'autres. Lorsque FO scande "la mer se retire, les projets aussi !", Joël Charpy de la la CFDT du Rhône avoue ne pas croire à un retrait du projet de loi. "Ce que nous souhaitons, ce sont de véritables négociations", insiste-t-il.
L'ensemble des syndicats espéraient une mobilisation plus importante que lors de la précédente manifestation du 24 juin. Pari réussi.