Manifestations policières : tapage nocturne à Lyon

Environ 800 policiers ont de nouveau manifesté leur colère dans la soirée du 26 octobre à Lyon. Entre sirènes, gyrophares et hymne national, les forces de l’ordre, accompagnées de quelques pompiers, ont réveillé les lyonnais du 3e et 2e arrondissement.

Difficile d’obtenir des informations auprès de ces manifestants, parfois au visage caché. Certains contestataires acceptent de témoigner, sous condition de s’éloigner du reste de la foule. "On sait que l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) et les services de renseignement sont là, pour noter nos noms et prendre des photos", affirment deux policiers.

Le cortège de nuit leur permet d’être à visage caché pour ceux qui le souhaitent, ce qui ne les a pas empêchés de faire résonner l’avenue de Saxe, la rue Servient ou encore la rue de la République. Les sirènes toutes azimuts et les slogans scandés par les manifestants ont interpellé les quelques passants et riverains à leurs fenêtres.

Une manifestation contre les syndicats

"Les syndicats ne nous représentent plus, ils ne jouent plus leur rôle", explique une manifestante, agent de police depuis 15 ans. Elle n’était pas au rassemblement du même jour à midi, et ne souhaite pas participer à la contestation officielle des syndicats. Elle ne remet pas pour autant en cause leur nécessité, mais considère que leur action au niveau national n’est plus en lien avec le terrain.

"Les syndicats, ce sont des gens qui se baladent avec des serviettes sous le bras, à dire que ça va être dur de défendre notre cas, alors qu’eux passent au grade supérieur", affirme une autre manifestante, agent administratif depuis 12 ans. Les agents administratifs, techniques et scientifiques s’estiment abandonnés selon cette dernière. Ils ne sont pas considérés au même titre que les policiers, notamment concernant la prime de risque, alors qu’eux aussi peuvent se trouver dans de situations tendues.

"La défiance envers les syndicats, elle est la même que celle envers les institutions politiques. Maintenant, quand on a 82% des fonctionnaires de police qui votent aux élections professionnelles comme c’était le cas en 2014, je ne sais pas si on peut véritablement parler de défiance", affirme un représentant de l’UNSA-Police.

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