Homme volontiers discret, il ne se livre pas. Tout juste apprenons-nous qu'il a 65 ans, qu'il est marié et qu'il est vice-président du conseil de surveillance d'Orexad, le numéro 1 français de fournitures industrielles. Il nous lâche du bout des lèvres qu'il pratique le golfe et la randonnée dans les Monts du Lyonnais. Pour le reste, nous ne saurons rien de ses options politiques ou économiques. Il ne faut voir aucune coquetterie dans une attitude à l'image d'une institution qui cultive la discrétion. Pourtant le tribunal de commerce décide tous les jours de la vie et de la mort des entreprises. Les discussions, les pressions, les déstabilisations se déroulent à l'abri des oreilles indiscrètes, comme pour toutes les affaires. Rompu au monde de la finance, Marcel Sengevin envisage ses nouvelles fonctions avec détachement : "un président, comme ses juges, doit être insensible aux pressions". Désormais dégagé de ses fonctions opérationnelles au sein du groupe qu'il a fondé il y a 20 ans, il va se consacrer bénévolement, comme le juge qu'il a été pendant six ans, à la bonne marche du tribunal, avec un espoir : "moins on aura de dossiers à traiter, mieux l'économie se portera".
Repères
Le tribunal de commerce de Lyon
2e de France
20 000 décisions de justice/an
69 juges, tous bénévoles