Monsieur le Ministre (car vous le fûtes), vous avez un problème avec la “haine”, vous l’interdisez à juste titre aux autres, même quand ils ne la manifestent pas, mais vous la revendiquez pour vous-même.
6 mars 2013, citations mélenchonesques à propos de la mort de Chavez : “Les Européens si prétentieux, arrogants, méprisants, l’infecte social-démocratie (…) au moins 24 heures de trêve dans la haine antichaviste, antipopulaire, antipauvres, antirévolutionnaires (…) les cendres de Chavez sont chaudes, elles sont brûlantes et nous avons au cœur non seulement l’idée que nous continuons ce combat mais la haine intacte que nous avons contre les puissants et les puissances (…)”
Monsieur le Sénateur (car vous le fûtes), ne pas partager les idées du comandante Chavez, ne pas approuver sa politique, ce n’est pas une expression haineuse, c’est la manifestation d’un désaccord, ce qui est le droit de chacun (vous compris) en démocratie.
De surcroît, ces manifestations de désaccords se sont exprimées avec mesure, en rappelant que la vraie force de Chavez, c’était le pétrole vénézuélien, et que sa gestion économique laissait plus qu’à désirer. Ne parlons pas de ses amitiés internationales, que vous avez aussi désapprouvées, avec ces grands démocrates que sont Kadhafi, Bachar Al-Assad, Ahmadinejad.
Monsieur le Député européen (car vous le fûtes), vos idées commencent à sentir mauvais : la “haine” est toujours haïssable quelle qu’elle soit, d’où qu’elle vienne, produit immanquablement les mêmes effets et conduit en politique aux plus grandes oppressions de l’histoire (cette histoire que vous connaissez et savez apprécier, Monsieur le Professeur, que vous fûtes) : la Saint-Barthélemy, la Terreur révolutionnaire, le nazisme, le goulag, Pol Pot…
Camarade, le costume des damnés de la terre ne te va pas.
Jean-Luc, tu dérives.