Rue de la République de Lyon @Hugo LAUBEPIN
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Mères isolées, pompiers en grève… Les moments qui ont marqué la société lyonnaise en 2024 

L’année 2024 a été traversée par les questions sociales, aussi bien avec la Métropole de Lyon et sa prise en charge des mères isolées, que les revendications des sapeurs-pompiers ou encore l’alerte lancée par les établissements de l’enseignement supérieur. Lyon Capitale revient sur les grands moments sociaux qui ont fait l’année. 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2024 aura mis en évidence de nombreuses problématiques sociales. Qu’il s’agisse des questions d’hébergement d’urgence, des sapeurs-pompiers du Rhône (SMDIS) en grève ou encore de la crise financière rencontrée par les établissements de l’enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes. Retour sur un an d’enjeux sociaux à Lyon.  

La Métropole de Lyon durcit ses critères de prise en charge 

C’est par la voix de son vice-président en charge du logement, Renaud Payre, que la Métropole de Lyon annonçait cet été suspendre les nouvelles prises en charge des mères isolées sur son territoire en raison de contraintes budgétaires. Une déclaration sur laquelle la collectivité présidée par Bruno Bernard est finalement revenue fin août après les vives critiques que cela a entraîné, mais pas sans revenir sur certains critères. 

Depuis le 1er septembre, la Métropole de Lyon a donc repris la prise en charge des mères isolées avec un enfant de moins de trois ans (seul public vulnérable dont elle a légalement la charge), hors demandeur d’asile, mais seulement pour celles ayant un lien avec le territoire. De nouveaux critères qui ont par ailleurs fortement inquiété les travailleurs sociaux, les jugeant "intenables." Pour rappel, le budget alloué par la collectivité s’élevait à 11 millions d’euros en 2024. Plus de 1 000 personnes, dont 731 enfants sont mises à l’abri par la Métropole de Lyon. 

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Les sapeurs-pompiers en grève jusqu’au printemps 2025 ? 

Autre sujet brûlant de cette année 2024, la colère des sapeurs-pompiers du Service départemental et métropolitain d'incendie et de secours (SDMIS). En grève reconductible depuis le 1er octobre, les sapeurs-pompiers se sont de nombreuses fois mobilisés devant la Métropole de Lyon, leur principal financeur (80 %), ou lors de la fête des Lumières, pour demander une hausse de leurs effectifs, une revalorisation de leur pouvoir d’achat ainsi que des mesures d’aménagement sur leur temps de travail. 

De nouvelles actions sont d’ores et déjà prévues en 2025, faute d’accord trouvé entre la Métropole de Lyon, le Département du Rhône et les négociateurs de financements. Et la grève pourrait bien se poursuivre jusqu’au printemps 2025. Si le Premier ministre, François Bayrou, a finalement annoncé son nouveau gouvernement le 23 décembre, pas sûr que le budget 2025 initialement prévu soit adopté. Une bonne nouvelle pour les grévistes. "On se retrouve dans une situation où toutes les coupes budgétaires prévues dans le budget 2025 ne vont pas se faire. Cela veut dire que l’on peut repartir sur le budget de l’année 2024", En outre, "la Métropole de Lyon pourrait avoir un gros coup d’air frais concernant les dotations de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises : Ndlr), ce qui fait qu’ils vont récupérer de l’argent", indiquait Rémy Chabbouh à Lyon Capitale

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160 mineurs isolés mis à l’abri par la Ville de Lyon 

L’hébergement d’urgence aura été l’un des principaux points de tension cette année à Lyon et dans sa métropole. Après s’être installés en avril 2023 au Square Sainte-Marie-Perrin, dans le 3e arrondissement de Lyon, 170 jeunes migrants en recours avaient finalement été pris en charge par la Ville et le Diocèse de Lyon début janvier. Mais ce moment de répit n’avait dûrer qu’un temps, et ces 170 jeunes s’étaient résolus, sans autre solution, à s’installer dans un campement de fortune au square Béguin, dans le 7e arrondissement, provoquant la colère de nombreux collectifs. 

Mais bonne nouvelle, la Ville de Lyon a annoncé le 18 décembre dernier mettre à l’abri les 160 mineurs encore présents dans le square. Dans quelques semaines, ces jeunes seront hébergés dans un bâtiment privé vacant appartenant à la société Axentia. Une décision saluée par les collectifs, notamment Soutiens-Migrants Croix-Rousse. "Nous demandons aux institutions responsables de s'inspirer dès à présent de l'exemple donné par la Ville de Lyon pour que la présomption de minorité soit enfin respectée", a-t-il déclaré. 

Lire aussi : Mise à l'abri de jeunes isolés : un collectif de soutien "salue" la décision de la Ville de Lyon

L’incendie d’un squat de Caluire 

S’il y a eu de bonnes nouvelles ces dernières semaines, un drame aura également marqué cette fin d’année. Dans la nuit du 2 au 3 décembre, un incendie s’est déclaré dans le squat Deneuzière à Caluire-et-Cuire, dans lequel une femme a perdu la vie et deux autres personnes ont été blessées. Un terrible accident qui a suscité beaucoup d’émotions, mais également de vives critiques. Des collectifs ont dénoncé l’inaction des pouvoirs publics qui n’ont "rien fait pour empêcher ce drame", quand la droite lyonnaise, elle, a attaqué le maire de Lyon, Grégory Doucet

"Il y a un peu plus d’un an quand les occupants avaient pris possession de ce bâtiment, le maire de Caluire connaissant l’état de délabrement de cet immeuble avait pris un arrêté d’interdiction d’habiter et avait demandé à la Métropole de Lyon, compétente en la matière, de prendre un arrêté de péril", expliquait le maire du 2e arrondissement, Pierre Oliver. "Le Maire de Lyon avait alors choisi de ne pas demander l’évacuation de ce squat et aucun arrêté de péril n’a été pris. La responsabilité pénale du maire de Lyon est donc ici engagée", insistait-il. Des attaques "à vomir" qui "n’honore pas la droite lyonnaise qui autrefois était humaniste, avait des valeurs mais les a perdues", avait fustigé Bruno Bernard lors du dernier conseil métropolitain.

Après l’accord de la Ville de Lyon, propriétaire du bâtiment, une partie de l’édifice a finalement été démolie le 19 décembre dernier. L’autre moitié est, elle aussi, vouée à être démolie. 

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Un déficit "jamais vu" à l'université Lumière Lyon 2 et à l'ENS

Début décembre, l’université Lumière Lyon 2 et l’École normale supérieure (ENS) alertaient sur leur déficit "jamais vu". Des mots de leur président Isabelle von Bueltzingsloewen, pour Lyon 2, et Emmanuel Trizac, pour l’ENS, la situation se dégraderait depuis 2019 et les deux établissements accuseraient des déficits 8,4 millions d'euros pour le premier et de 6,8 millions d'euros pour le second. 

Selon les présidents, ces chiffres sont le résultat notamment de mesures salariales non-compensées prises par l'État, telle que la hausse du point d'indice des fonctionnaires pour laquelle il a prélevé des fonds dans le budget des universités. Ces mesures non-compensées représenteraient depuis 2022 à 11,5 millions d'euros pour Lyon 2 et 8,7 millions pour l'ENS. Conséquence, l’université Lyon 2 et l’ENS se retrouvent avec un fonds de roulement équivalent à 15 jours de fonctionnement, soit le niveau minimum préconisé par l'État. A terme, les établissements pourraient être amenés à réduire les services proposés aux étudiants, voire à réduire le nombre d'admissions et de formations qu'ils proposent.

Lire aussi : La gauche alerte sur la situation financière de l’enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes 

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