Vendredi, les résultats d'une campagne de dépistage du saturnisme, liée aux anciennes activités de la société Metaleurop dans le Rhône, ont été rendu publics, à la sous-préfecture de Villefranche-Sur-Saône.
Fin 2022, l'ARS (Agence régionale de santé) Auvergne-Rhône-Alpes, la communauté de communes de Villefranche-sur-Saône et la préfecture du Rhône proposaient aux femmes enceintes et aux enfants résidant autour de l'ancien site industriel de Metaleurop, émetteur de plomb, un test de dépistage du saturnisme (intoxication au plomb).
Au total, 439 personnes, soit un quart de la population ciblée, dont 12 femmes enceintes et 271 enfants de 7 à 18 ans, ont répondu à la proposition. Le dépistage consistait à réaliser une plombénie, test permettant de mesurer le dosage de plomb dans le sang. Vendredi 13 octobre, les résultats de cette campagne ont été rendu publics à l’issue de la commission de suivi de site, à la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône.
Le seuil 50 microgrammes par litre pas dépassé
D'après ces résultats, près de 65 % des personnes dépistées présentent un taux inférieur à 10 microgrammes par litre, et près de 34 % des personnes dépistées présentent un taux compris entre 10 et 24 microgrammes par litre. Près de 1 % présentent par ailleurs un taux compris entre 25 et 49 microgrammes par litre.
En cas de plombémie située entre 25 et 50 microgrammes par litre chez un enfant de moins de 7 ans, le médecin traitant propose une surveillance de la plombémie et des conseils hygiéno-diététiques pour diminuer l’exposition.
Réduction des émissions atmosphériques
Alors que la majorité des personnes dépistées en 1999 présentaient des taux entre 25 et 49 microgrammes par litre, en 2023, elles ne sont plus que 1,4 %. Ce taux "demeure inférieur au taux moyen national issu d’une étude réalisée entre 2016 et 2019, et qui fixait à 2,9 % la proportion de personnes, en population générale, présentant un taux entre 25 et 49 microgrammes par litre", rappellent l'ARS et la préfecture du Rhône dans un communiqué diffusé le 13 octobre.
Cette diminution de l’imprégnation des populations, également constatée autour d’autres grands sites industriels émetteurs de plomb, peut s'expliquer par "une très forte réduction des émissions atmosphériques et l’efficacité de la mise en œuvre de servitudes d’utilité publique en 2005", précise le communiqué.
Aucun cas de saturnisme ces dix dernières années
Pour rappel, , la société Metaleurop a exploité une fonderie de plomb sur la zone industrielle d’Arnas, située au nord de Villefranche-sur-Saône, de 1974 à 2001. Cette activité a généré une pollution des sols environnant. Aujourd’hui, une activité de concassage de batteries est réalisée sur ce même site par la société Campine. En 1999, une campagne de dépistage du saturnisme infantile autour du site avait été menée.
Ces 10 dernières années, aucun cas d'intoxication n’a été déclaré à l’ARS.