La Réserve Fédérale américaine parlait initialement au printemps 2007 de 50 milliards de dollars ; les experts ont ensuite évoqué 150 milliards de pertes pour les banques après le premier séisme du mois d'août ; il y a 10 jours, lors du G7 de Tokyo, le ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, a révélé que les pertes liées aux subprimes pourraient en réalité approcher les 400 milliards ! Or les banques occidentales n'ont à ce jour rendu publique "que" 120 milliards de pertes ...
Une question est alors sur toutes les lèvres : où se trouvent les 280 autres milliards ? De véritables équipes médico-légales se penchent actuellement sur le sujet mais leur tâche est complexe : ils doivent traquer les signes de la substance subprime létale à travers un système d'instruments financiers composites et dilutifs de la substance qui se retrouve ainsi propagées en une multitude de produits structurés dévalorisés - la somme de ces dévalorisations pour une seule banque pouvant approcher des dizaines de milliards... Deux analystes de la banque Citigroup, Jeremy Sigee and Kiri Vijayarajah, ont d'ailleurs révélé vendredi dans une note destinée aux investisseurs que la banque suisse UBS devrait inscrire en dépréciation cette année 18,3 milliards de dollars.
Après les banques, les assureurs ?
Soumises à une régulation et des normes comptables strictes, les banques d'affaires ont été les premières à devoir divulguer leurs dépréciations d'actifs. Il semblerait que l'attention des analystes se tourne maintenant du côté des "acheteurs" de produits structurés sur le crédit et en particulier les assureurs.
Ces derniers ont été en effet gourmands entre 2005 et 2007 d'instruments financiers aujourd'hui exposés par les subprimes mais le montant de leurs pertes en "valeur de marché" reste à découvrir du fait de normes comptables plus souples dans la valorisation des instruments financiers inscrits à leur actif. Le marché commence à s'inquiéter de cette opacité. La semaine dernière le cours de bourse du géant américain de l'assurance AIG a d'ailleurs souffert et il est fort probable que les opérateurs de marché resteront très tendus tant que l'ensemble des corps, les 280 milliards de dollars restant, n'auront pas été découverts...
Les commentaires sont fermés