Circulation à Lyon la nuit © Tim Douet
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Métro E à Lyon : l'Anneau des sciences va-t-il s'inviter dans les débats ?

La concertation autour de la future ligne de métro E entre la presqu'île de Lyon et Alaï à Tassin-la-Demi-Lune vient de débuter. Le terminus est censé se situer à 300 mètres du possible anneau des sciences, une possible nouvelle autoroute à 6 km de Bellecour.

La question de l'Anneau des sciences, censé boucler le périphérique de Lyon avec 14 kilomètres d'autoroute à l'ouest en partie enterrés, semble inévitable en 2020 lors des élections municipales et métropolitaines.

Le Grand Lyon vient de voter une nouvelle enveloppe de 5,9 millions d'euros pour "des études, les sondages géologiques et la mise en place du dispositif de dialogue et de concertation” autour de l'Anneau des Sciences (lire ici). Le projet est estimé, au moins à 3 milliards. Néanmoins, dès maintenant, la question pourrait s'inviter dans les débats sur le climat et la pollution voulus par David Kimelfeld (lire ici), ainsi que dans la concertation autour de la future ligne de métro E entre la presqu'île de Lyon et le quartier d'Alaï à Tassin-la-Demi-Lune.

La logique est toute trouvée pour relier les deux sujets : le terminus de la future ligne de métro E est censé arriver à 300 mètres d'une possible porte de l'Anneau des sciences (voir ci-dessous). Lors de la présentation de la concertation autour de la ligne de métro E, la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda a rappelé que : “Le métro E n’est pas dépendant de l’Anneau des Sciences. Cette ligne est déclenchée dans l’optique de maillage, même si l’enjeu est aussi de prendre toutes les portes de connexion, train...” 

De son côté, le maire de Lyon Gérard Collomb a défendu le projet : On s’aperçoit qu’entre l’Anneau des Sciences et la ligne E, il y a 300 mètres, ça a un sens si on veut porter la multimodalité, tout comme l’interconnexion avec le chemin de fer de Brignais. Les problèmes de mobilité, de pollution de l’air, sont au cœur de ce que veulent nos concitoyens, il faut penser ceci de manière large. De l’entrée d’Écully jusqu'au sud de Lyon, si on veut des lignes propres, il faut l’Anneau des Sciences, sinon ça ne marchera pas.”

Enfin, le président de la métropole, David Kimelfeld, a été plus nuancé, sans pour autant tuer l'idée : “Pour l'Anneau des Sciences, entre le moment où il a été évoqué et aujourd'hui, il y a des nouveaux modes de transport, des modes doux, des initiatives diverses et variées. Cet Anneau des Sciences de 2030 ne sera pas celui imaginé au départ. Il faut se détendre sur ce sujet, c'est une opportunité formidable pour une interconnexion à Alaï.”

Un sujet absent de la concertation en ligne

Dans le cadre de la concertation en ligne, le sujet de l'Anneau science n'est ni soulevé par les citoyens, ni réclamé parmi les infrastructures souhaitées à proximité du terminus. Une partie des contributions plaident même pour une "réduction du nombre de voitures" dans l'ouest de la métropole de Lyon, ainsi qu'une interconnexion avec d'autres transports en commun comme le train, les bus... Autre demande, la prise en compte des modes doux à l'image du vélo, avec le souhait d'un parc relais qui laisse une part belle aux stationnements sécurisés pour les deux-roues non motorisés. Une crainte revient en parallèle, celle de voir un terminus à Alaï devenir "un aspirateur à voitures", attirant un nouveau trafic avec "un quartier saturé par les voitures polluantes aux heures de pointe". Plusieurs contributions plaident aujourd'hui pour un métro E qui irait de Tassin jusqu'à la Part-Dieu, de quoi faire grimper l'addition du métro E, déjà estimée à 1,2 milliard.

Mais si le prochain président de la métropole de Lyon renonce une bonne fois pour toutes à l'Anneau science, il pourrait avoir quelques euros à investir dans des transports en commun, et pourquoi pas du "métro". Une manière de sortir par le haut de ce serpent de mer. Ce dernier semble anachronique quand certaines métropoles s'interrogent sur les risques de réaliser des nouvelles infrastructures qui potentiellement peuvent attirer plus de voitures, sans dévier suffisamment le trafic de base. Dès les années 60, le mathématicien Dietrich Braess théorisait déjà le fait que construire des itinéraires de délestages pouvait entraîner une augmentation de la congestion des villes et rallonger les temps de trajet. Une théorie restée dans l'histoire comme "le paradoxe de Braess".

 

 

 

 

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