Eau du robinet. Crédit : Wikimedia Commons

Métropole de Lyon, eau potable et pesticides : les 10 communes où des limites de qualité sont dépassées

Un moteur de recherche créé par France Info recense les “niveaux de molécules issues des pesticides au-dessus des seuils de qualité” par commune. Si rien d'alarmant n'a été relevé dans la métropole de Lyon, 10 villes sont concernées.

À l'occasion d'un Complément d'enquête et d'un article du journal Le Monde sur la présence des pesticides dans l'eau potable en France ce jeudi soir, nos confrères de France Info ont créé un moteur de recherche sur le sujet, recensant toutes les communes de France. Il permet pour chacune d'entre elle de connaître le nombre de prélèvements effectués dans l'eau potable entre janvier 2021 et juillet 2022, de savoir combien de molécules de pesticides ou de leurs métabolites – molécules qui proviennent de la dégradation des pesticides après l'épandage – ont été recherchées, lesquelles ont fait l'objet de dépassements de seuils de qualité, ainsi que le taux en question.

Au sein de la métropole de Lyon, on apprend ainsi que la présence en taux excessifs de deux molécules – le taux étant fixé la plupart du temps à 0,1 microgramme par litre – a été constatée dans 10 communes sur la période étudiée : l'ESA metalochlore ainsi que le piclorame.

Quelles sont les communes concernées ?

La plupart des villes où l'on constate des dépassements sont situées dans l'est/sud-est de Lyon (Corbas, Mions, Jonage, Saint-Priest, Meyzieu, Feyzin, Chassieu), les autres au nord/nord-ouest (La-Tour-de-Salvigny, Lissieu et Quincieux). Voici les résultats dans les grandes lignes, que vous pourrez retrouver en détail sur le site de France Info. Les dépassements observés dans l'eau de ces communes n'ont pas été au-delà de 0,272 microgramme par litre pour le piclorame, et de 0,223 microgramme par litre pour l'ESA metalochlore.

Corbas : 122 prélèvements, dont 4 ont révélé des dépassements de limites de qualité

La-Tour-de-Salvigny : 20 prélèvements dont 17 ont révélé des dépassements

Jonage : 108 prélèvements, dont 4 ont révélé des dépassements

Mions : sur 122 prélèvements, 4 ont révélé des dépassements

Meyzieu : sur 108 prélèvements, 4 ont révélé des dépassements

Lissieu : sur 20 prélèvements, 17 ont révélé des dépassements

Quincieux ; sur 20 prélèvements, 17 ont révélé des dépassements

Saint-Priest : sur 122 prélèvements, 4 ont révélé des dépassements

Feyzin : sur 122 prélèvements, 4 ont révélé des dépassements

Chassieu : sur 108 prélèvements, 4 ont révélé des dépassements

Quelles sont les molécules concernées ?

Deux substances reviennent dans ces analyses : l'ESA metalochlore et le piclorame. La première est la plus recensée par l'enquête à l'échelle de la France, avec 6550 dépassements du seuil de qualité entre janvier 2021 et juillet 2022 : c'est un “métabolite du S-métolachlore, herbicide utilisé dans la culture du maïs, du tournesol ou du sorgho” détaillent nos confrères. Le piclorame quant à lui est “un dérivé chloré de l'acide picolinique qui fait partie de la famille des herbicides à base de pyridine” indique le site Clinisciences.

Cela ne signifie pas pour autant que ces deux molécules soient les seules à dépasser les seuils dans l'eau que vous buvez. Il est possible que certaines n'aient pas été recherchées. En effet, constate-t-on en lisant les résultats, les analyses ne sont pas menées de la même façon partout. Par exemple, seules 31 molécules sont testées par les autorités sanitaires à Corbas et 21 à Chassieu, contre 190 à Lissieu... sur plus de 1000 molécules existantes.

Pourquoi ? “La liste des molécules à tester est définie localement” explique France Info. Elle dépend notamment de la densité de population sur le territoire du réseau de distribution d'eau, des capacités des laboratoires à détecter telle ou telle nouvelle molécule et des ressources financières de l'ARS pour réaliser ces opérations coûteuses”. Autre facteur-clé : les principaux produits phytosanitaires utilisés sur le territoire.

Cela signifie-t-il que l’eau n’est pas potable ?

Non, comme le précise France Info. “Pour la plupart des molécules concernées, les autorités sanitaires expliquent que ces dépassements ne signifient pas que boire l'eau est toxique. Elle est tout de même déclarée "non-conforme aux exigences de qualité", et le gestionnaire est tenu de mettre en œuvre des mesures pour endiguer le phénomène”.

Pour qu'elle soit déclarée non potable, l'eau doit atteindre un deuxième seuil, la “valeur sanitaire maximale”. Aucune des communes citées ci-dessous n'est concernée. D'ailleurs, jamais l'ESA metalochlore qui revient la plupart du temps, n'a vu sa valeur sanitaire maximale (510 μg/L) atteinte en France sur la période analysée par France Info.

 

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