L’élection à la métropole de Lyon se jouera bien à trois. Les alliances Collomb / la droite et celle des verts, de la gauche et de l’extrême gauche se sont pour l’instant focalisées sur la présentation des fusions. De son côté, l’actuel président de la métropole, David Kimelfeld, a dévoilé ce jeudi les adaptations de son programme pour faire face à la crise économique engendrée par le Coronavirus COVID-19. Il souhaite ainsi sortir le chéquier pour développer "les nationalisations locales", mais aussi inciter la relocalisation, le tout "dans le respect de la transition environnementale".
"Ce n’est pas encore le monde d’après, c’est le monde avec", David Kimelfeld, tête de liste pour les élections métropolitaines de Lyon a dévoilé les nouvelles mesures de son programme "pour sauvegarder notre économie et nos emplois". Celui qui doit faire face à l’alliance de Collomb et de la droite, et celle "verte-rose-rouge", des écologistes, de la gauche et de l’extrême gauche a ainsi dévoilé ce jeudi cinq nouveaux grands axes dédiés à l’économie "qui compléteront son programme initial de 70 mesures", "avec le social et la transition environnementale en transversal", deux autres notions qui seront.
Des nationalisations locales
Comme il l’avait déjà annoncé à Lyon Capitale (lire ici), il souhaite "développer des nationalisations locales" grâce à un fonds d’investissements de 200 millions d’euros. "Cela ne serait pas un prêt, la priorité c’est de préserver les entreprises avec nos fonds propres des certaines personnes hostiles qui veulent profiter leur affaiblissement et de les racheter à prix cassé", explique David Kimelfeld. Certains secteurs seraient ciblés en priorité comme les biotechnologies, le médical ou les filières vertes. "Les entreprises seraient choisies grâce à une gouvernance élargie qui impliquerait des acteurs du monde économique et de la société, avec de forts critères environnementaux", poursuit le candidat à sa succession, "Les entreprises dirigées par des femmes sont sous-capitalisées, cet outil nous permettrait également d’aider l’entrepreneuriat au féminin". Cette "nationalisation locale" serait temporaire, une fois la crise passée, la métropole pourrait alors revendre ses parts.
En parallèle, le candidat propose de "racheter temporairement des fonds de commerce et des murs grâce à un fonds de 50 millions d’euros pendant une durée maximale de 5 ans. Cela donnera de l’oxygène aux artisans et commerçants qui pourront à tout moment les racheter au même prix quand leur situation financière se sera améliorée".
Par ailleurs, David Kimelfeld souhaite mettre en place des incitations pour la relocalisation de la production. "Nous créerons un fonds de relocalisation de 100 millions d’euros destinés aux entreprises qui déciderait de localiser ou relocaliser sa production sur le territoire de la Métropole bénéficieront d’une aide de la Métropole de 20% des investissements de localisation ou de relocalisation".
Transmission et commande publique
Pour faciliter la transmission d’entreprises, le candidat souhaite créer "une plateforme pour les TPE et les PME en difficulté de mise en relation entre chefs d’entreprise qui souhaitent céder leur établissement et des repreneurs".
Enfin, "pour favoriser du chiffre d’affaires aux entreprises locales", David Kimelfeld veut utiliser "la commande publique" comme levier important, "Nous prévoyons 2 milliards d’investissements sur 2 ans, c’est-à-dire une augmentation de plus de 50% par rapport à la tendance actuelle. Cela concernera tous les secteurs : la voirie, la rénovation et la construction d’écoles, la rénovation thermique (ECORENOV), la végétalisation des espaces publics, les réseaux de télécommunication et l’informatique, les aménagements des espaces publics... Au total, sur le mandat, c’est près de 4,5 milliards d’euros qui seront investis sur le territoire".
Après avoir versé 1 000 euros par mois pendant trois mois aux auto-entrepreneurs, TPE, commerçants et artisans de la métropole de Lyon, en plus de l’aide de l’état durant la crise, celui qui est désormais candidat veut donc continuer de sortir le chéquier pour soutenir l’économie.
La crise de 2007 est passée par là, après des vagues de fermetures d’entreprises, leur disparition s’était fait ressentir quand la demande était revenue. Si avec le premier enjeu du coronavirus COVID-19 était d’aplanir la courbe, pour le monde économique l’enjeu sera de pouvoir survivre à la vague scélérate qui arrive, mais aussi à saisir à celle de la transition environnementale qui suivra derrière.
Des trucs intéressants...
Mais ne pas oublier que le fondement de l'économie actuelle, c'est la guerre. S'il veut privilégier des entreprises locales, encore faudra-t-il que ce soit légal et ne rentre pas dans des distorsions de concurrence. Et si "nous", on privilégie NOS entreprises, ne pas oublier que les entreprises locales qui exportent (vers d'autres régions ou pays), verront leur marché extérieur se fermer, et créer du chômage chez nous. Bref. Si l'économie monétaire a toujours eu besoin de l'expansion, ce n'est pas pour rien.
C'est le système basé sur la monnaie, outil relativement rare, qui pousse à cela.
Tant qu'on restera dans ce système guerrier, lorsqu'on bougera un domino dans notre sens, un autre nous reviendra dessus... 🙂