Lors de sa rentrée politique, sous les serres de l’entreprise Maréchal Fraîcheur, à Rillieux-la-Pape, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard a voulu désamorcer le début de polémique autour de l’implantation d’un cimetière métropolitain à Charly. (Photo : Hadrien Jame)

Métropole de Lyon : le cimetière de Charly, un grain de sable dans la rentrée de Bruno Bernard

Délocalisée au dernier moment de Charly à Rillieux-la-Pape, la conférence de presse de rentrée de la Métropole de Lyon a été prise dans le début d'une polémique, née la semaine dernière autour du projet de création d’un cimetière métropolitain sur le territoire de la commune de Charly. Interrogé sur la question, le président de la Métropole a cherché à désamorcer la polémique, tout en affirmant son autorité, gagnée dans les urnes. 

Prévue depuis le mois de juillet sur la commune de Charly, au CRBA, la conférence de presse de rentrée du président de la Métropole de Lyon, qui se déroulait ce lundi 30 août, a fait l’objet d’une délocalisation de dernière minute à Rillieux-la-Pape. Un changement a priori anodin et qui, à première vue, n’aurait pas mérité que l’on s’y attarde. Néanmoins, dans un contexte de tensions entre la Métropole de Lyon et la municipalité de Charly il convient de s’y intéresser. 

Lire aussi : Un projet de cimetière sème la discorde à Charly : nouveau point de crispation entre la Métropole de Lyon et les maires

La semaine dernière, la collectivité territoriale dévoilait un projet de création d’un troisième cimetière métropolitain au sud de Lyon afin de répondre " à la saturation, à échéance de 6 à 8 ans, des cimetières métropolitains de Bron et de Rillieux et de nombreux cimetières communaux de son territoire". Dans cette optique, trois communes avaient été identifiées par le Grand Lyon "dès 2017", selon le président de la Métropole, pour recevoir ce cimetière, les services métropolitains ayant pour compétence la création et la gestion de ces espaces dans l’agglomération. L'étude, lancée en 2017 par la Métropole, avait conclu que le terrain étudié à Charly était le plus propice à accueillir cette installation. 

Des relations tendues entre le maire de Charly et la Métropole

Une décision qui ne passe pas auprès du maire de la commune du sud de Lyon, Olivier Araujo, qui dénonce, dans un article publié le 27 août sur Lyon Capitale, le manque de concertation et de dialogue de la "Métro". Au point que l’élu nous confiait s’interroger sur l’avenir de sa ville dans la métropole lyonnaise, affirmant ne pas avoir "été contacté pour en discuter [du sujet du cimetière, NDLR]".

C’est donc dans ce climat tendu que la collectivité a préféré délocaliser sa rentrée sur les terres de l’entreprise Maréchal Fraîcheur, située au nord de Lyon, à Rillieux-la-Pape. Dans l’idée d’éviter que cette polémique ne vampirise la conférence de presse de rentrée de Bruno Bernard et que la question du cimetière de Charly ne prenne le pas sur le sujet du jour, la présentation de la politique agricole et alimentaire de la Métropole de Lyon.


"Ici nous avons été accueillis normalement, de façon républicaine par le maire de Rillieux-la-Pape. Nous ne sommes pas toujours d’accord [...] mais on respecte les institutions", Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon


Le sujet du cimetière s’invite à la rentrée de la Métropole

Tout de même interrogé sur la question ce lundi matin, Bruno Bernard a d’abord légèrement désamorcé la situation rappelant qu’il avait deux "projets magnifiques" à montrer, "le CRBA et l’entreprise de Paul Maréchal". Ajoutant sur le ton de l’humour, "avec le CRBA vous auriez pu repartir avec une graine, ici avec des produits de Paul Maréchal [légumes, fruits, etc., NDLR], il m’a semblé que c’était quand même beaucoup plus intéressant". 

Un trait d’esprit qui n’a toutefois pas effacé la tension entourant le sujet, l’élu écologiste rappelant, non sans un certain agacement, que s’il n’était "pas là pour polémiquer", "il faut être respectueux des institutions".  "Ici nous avons été accueillis normalement, de façon républicaine par le maire de Rillieux-la-Pape [Alexandre Vincendet, NDLR]. Nous ne sommes pas toujours d’accord, c’est tout à fait normal, mais on respecte les institutions et le rôle de chacun." 

"Respecter le résultat des élections"

Au manque de dialogue évoqué par Olivier Araujo, le président de la collectivité répond que "cela fait trois ans qu’il y a des échanges avec la commune, qui a changé de maire, ce qui ne facilite pas forcement les discussions". Alors que le maire de Charly dit se trouver dans une "impasse", au niveau des relations entre sa municipalité et la collectivité, Bruno Bernard se veut optimiste, mais ferme, en expliquant que les "discussions ne sont jamais fermées", mais qu’"à un moment donné il faut que les équipements de l’agglomération arrivent quelque part. Donc quand le maire de Charly prendra le temps, enfin, d’échanger, nous devrions arriver à rapprocher les points de vue".


"À un moment donné il faut que les équipements de l’agglomération arrivent quelque part", Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon


Non sans rappeler, que le projet d’implantation d’un cimetière à Charly sur des terres agricoles "où il y a aujourd’hui très peu de productions", est "un projet de la Métropole et non de la nouvelle majorité [EELV, NDLR], c’est un besoin collectif, il faut bien que l’on trouve des solutions. Aujourd’hui, je demande à chacun de respecter les rôles des uns et des autres, de respecter aussi les résultats des élections et nous arriverons à travailler ensemble comme on le fait d’ailleurs avec la plupart des maires".

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