Au bout d’un an de mandat, Bruno Bernard traverse une crise institutionnelle à la Métropole de Lyon. Les trois quarts des maires de l’agglomération menacent de quitter la collectivité ou de ralentir son fonctionnement en refusant de signer les permis de construire. Décyptage.
Officiellement, la Métropole de Lyon est née le 1er janvier 2015. Mais le premier cri du nouveau-né s’est fait entendre en septembre 2021. La fronde des maires marque un acte fondateur dans la toute jeune histoire politique de la Métropole. 46 maires, de centre droit et LR principalement, ont signé une tribune pour dénoncer “le mépris” et la “gouvernance aveugle et verticale contre les communes et sans les citoyens” de Bruno Bernard, président EÉLV de la Métropole, et de sa majorité gauche plurielle. “La Métropole a une légitimité, mais de dire on s’en fiche de ce que pensent les maires et on vous impose des choses, ça devient inacceptable”, proteste Philippe Cochet, maire LR de Caluire-et-Cuire, qui mène la fronde pour Les Républicains.Le cimetière de la discorde
Ce texte, au retentissement national, suit une première alerte de juillet dernier. Des maires, chagrinés par la déclinaison communale du plan de mandat de la Métropole, avaient déjà menacé de faire sécession et demandé une réouverture des négociations, restée sans suite. Les dernières semaines dessinent une escalade entre les maires et la Métropole avec en point d’orgue l’épisode du cimetière de Charly qui a parasité la rentrée politique de Bruno Bernard. Dans cette petite commune du sud de la métropole, le maire s’oppose à l’implantation d’un cimetière métropolitain sur 14 hectares de réserves agricoles. Les frondeurs y voient le signe d’une Métropole qui va contre la volonté des maires. “Dans ma ville, la Métropole a prévu quelques plantations d’arbres, une étude sur la densification du centre de la commune que nous ne voulons pas et la création du cimetière”, s’étrangle Olivier Araujo, maire de Charly.Il vous reste 76 % de l'article à lire.
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