Les écologistes avaient promis d’aller vite pour dévoiler leur plan de mandat. Ils ont tenu parole. Trop peut-être même pour leurs opposants qui les accusent d’avoir bâclé le travail. Le plan de mandat adopté par l’assemblée métropolitaine prévoit 3,6 milliards d’euros d’investissement. Le détail des projets qui seront financés n’est pas encore finalisé. Bruno Bernard, le président de la métropole, a surtout présenté de grands chapitres d’investissement.
Sur le fond comme sur la forme, la rupture est nette entre Gérard Collomb et les écologistes qui lui ont succédé. L’examen du plan de mandat, la PPI (programmation pluriannuelle d’investissement) en a apporté une nouvelle. En tout cas sur la forme. Ce document recense les projets que la collectivité prévoit de financer sur la durée du mandat. Sous Gérard Collomb, la PPI s’apparentait à un catalogue de projets en face desquels était associé leur coût. Bruno Bernard a lui opté pour une approche radicalement différente. Le document adopté par le conseil métropolitain trace de grandes orientations et une ventilation des 3,6 milliards d’investissements par grandes compétences. L’urbanisme continuera ainsi de rester le premier poste de dépenses (944 millions d’euros). Le budget habitat (518 millions d’euros) a été relevé d’une majorité à l’autre pour épouser l’ambition métropolitaine de construire 6000 logements sociaux par an d’ici à 2026. La plus grosse augmentation concerne les pistes cyclables (200 millions d’euros).
L'opposition sonne la charge
Pour la traduction territoriale de ses grandes masses, Bruno Bernard demande encore un peu de patience. Il veut désormais rencontrer les maires pour insérer les projets prioritaires de leurs communes dans cette PPI métropolitaine. Et c’est pour les opposants des écologistes, toute la faiblesse de ce plan de mandat. “Il ne s’agit que d’une succession de chiffres sans projection d’avenir pour le territoire. Cette PPI n’est pas du tout aboutie. Vous avez voulu faire vite, vous avez fait mal. Nous n’avons pas de détails sur votre orientation politique. C’est une insulte aux maires, aux acteurs économiques et aux habitants de la métropole de Lyon”, cingle Philippe Cochet, président du groupe LR qui, à la différence de 2015, a voté contre la PPI présentée par l’exécutif. “Ce n’est pas une PPI, mais tout au plus un vague élément de cadrage. Celle de 2015 comprenait 1175 projets, dont 670 qui étaient territorialisés”, a comparé Gérard Collomb.
Délais et montant record
En conférence de presse, Bruno Bernard a tenu à minimiser ces critiques : “sur la précédente PPI, il y avait 1100 projets, mais des centaines n’ont pas été réalisés. C’était facile de faire consensus. Nous sommes sur une PPI qui est plus politique et plus honnête avec les communes. Nous sommes passés d’une vision d’addition de projets à une vision métropolitaine”. Durant la campagne, Bruno Bernard s’était engagé à présenter son plan de mandat dans de brefs délais. Notamment afin de donner de la visibilité aux entreprises dépendant de la commande publique. Les écologistes ont aussi rappelé à de nombreuses reprises que lors du mandat précédent, Gérard Collomb et sa majorité avaient, eux, mis plus de 18 mois à présenter leur PPI.
Les électeurs ont ce pourquoi ils ont voté majoritairement. Maintenant assumez pour 6 ans !
Une "coquille vide" qui va couter chère !