L'entreprise Voltalis propose aux résidents de la métropole de Lyon chauffés au tout électrique un dispositif de pilotage gratuit. Il doit leur permettre d'économiser en moyenne 300 € et de réduire leurs émissions de CO2 de 70 %.
Le 18 octobre, la Métropole de Lyon annonçait le lancement d'un partenariat avec l'entreprise française Voltalis. L'objectif, équiper d'un dispositif de pilotage du chauffage gratuit, les 166 000 foyers du territoire chauffés au tout électrique . À la clé, une promesse pour le consommateur : réduire sa facture d'électricité de 15 % en un an, soit 300 € en moyenne, sans un denier déboursé par la collectivité.
50 % de la demande électrique lors de pics de froid
Dans un contexte énergétique tendu, et alors que la ville de Lyon a présenté son plan de sobriété énergétique dans lequel elle veut "impliquer tous les acteurs du territoire", le système présenté par Voltalis semble trouver tout son sens. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise environnementale (Ademe), le chauffage électrique représente plus de 50 % de la demande électrique du secteur résidentiel lors des pointes de froid.
La campagne de déploiement du dispositif a débuté en ce mois d'octobre. À la rédaction, l'un de nos journalistes a voulu tester. Après un appel à Voltalis ce mardi 18 octobre, un technicien s'est rendu à son domicile pour lui expliquer le dispositif deux jours plus tard. L'installation se fera la première semaine de novembre, elle dure environ deux heures.
Vos radiateurs coupés pendant 10 minutes
Le dispositif est constitué d'un boitier de pilotage principal, contrôlé depuis une application mobile, et de petits thermostats installés sur chacun des radiateurs du logement. L'habitant décide de la température qu'il souhaite, et le chauffage s'adapte comme pour un système classique. Les boitiers Voltalis n'interviennent que lors des pics de consommation d'électricité, généralement entre 19 et 20 h et en matinée. "On ne joue pas sur la température du logement mais sur son inertie en arrêtant le radiateur pendant 10 minutes", détaille Mathieu Bineau, directeur général de Voltalis.
Face au risque de coupures énergétique. Nous avons décidé d'agir pour accompagner les ménages dans la transition énergétique avec @Voltalis.
⇒ Nous distribuons gratuitement à 166 000 foyers une solution de pilotage intelligent de leur chauffage. pic.twitter.com/wpWThQwHtl
— Bruno Bernard (@brunobernard_fr) October 20, 2022
S'il le souhaite, l'utilisateur du dispositif peut désactiver les boitiers. "On n'imposera jamais aux gens d'avoir froid, l'utilisateur garde le contrôle", insiste Mathieu Bineau. Dans le cadre du partenariat avec la Métropole, la résiliation est gratuite et possible à tout moment et le directeur général l'assure, aucune donnée sur les habitudes de consommation de l'habitant n'est vendue ou partagée.
Réduire ses émissions de CO₂ de 70 %
Si l'installation coûte entre 500 et 1 000 € à Voltalis, la gratuité du dispositif est en fait permise par le service que l'entreprise rend au Réseau de transport électrique (RTE). "Pour RTE c'est utile d'avoir une baisse de consommation lors des pics, ils nous rémunèrent pour cela,", explique le directeur général. Avec 150 000 foyers équipés dans toute la France auxquels s'ajouteront les 166 000 grand-lyonnais intéressés, l'ampleur des économies réalisées par RTE augmente, la rémunération de Voltalis aussi.
"Plus il y a de personne équipées, plus le système gagne en efficacité."
Mathieu Bineau, directeur général de Voltalis
"La gratuité est importante pour nous parce que plus il y a de personne équipées, plus le système gagne en efficacité", note Mathieu Bineau. Sur son site, Voltalis promet également de réduire les émissions de CO₂ des foyers d'environ 70 %. Lorsque le réseau électrique fait face à un pic de consommation, les centrales thermiques (charbon, fioul et gaz) sont davantage sollicitées. Or, selon l'Ademe, une centrale à charbon émet environ 176 fois plus de CO₂ par kWh produit.
L'entreprise poursuit ses partenariats avec des collectivités comme à Montpellier. Elle réfléchit actuellement à un dispositif pour équiper les bâtiments dits tertiaires. "Le système fonctionne aussi très bien pour des petits bureaux ou des commerces", conclut Mathieu Bineau.