COMPTE-RENDU - Au troisième jour du procès du tueur présumé de "Ron's ou le "serpent", un dealer abattu d'une balle dans la tête en 2007 à Mornant; les Assises du Rhône revenaient ce mercredi matin sur les expertises scientifiques qui n'ont rien donné, alors que la journée de mardi a été marquée par de nombreux retournements de situation.
Ce mercredi matin les experts balistiques et scientifiques qui collaborent avec la cour n'ont rien apporté de plus. Quant à savoir si le dealer a été abattu à l'intérieur de la voiture de l'accusé ou sur un parking, la question reste donc entière.
Hier, mardi, le principal témoin dit "Choco", (dont la santé mentale avait été mise en doute la veille, lire par ailleurs) ) a raconté à la barre avoir menti aux gendarmes. "Ils m'ont fait peur", a-t-il commencé. Dans la confusion et le stress, il est revenu sur sa première version, celle sur laquelle s'appuyait en grande partie l'accusation. Il avait déclaré en effet avoir vu l'accusé dit le "Rouquin" avec 150 grammes de cocaïne et plus de 1500 euros en monnaie appartenant à la victime, au soir des faits.
Mardi, il a expliqué avoir surestimé les quantités : 3 ou 4 grammes de drogues tout au plus et environ 200 euros tellement bien pliés qu'il a cru à bien plus. Tout au long de sa déposition, poussé dans ses retranchements, "Choco" est monté en tension et a fini par s'effondrer dans une crise de nerfs agrémentée de larmes et de coups portés sur le mobilier.
Rumeurs et retournements de situations
"Chez nous, ça parle très vite. Trop vite". Prononcée par l'accusé, dit "Rouquin" l'expression semble caractériser la situation. Une série de colportages, de rumeurs et de témoignages rapportés viennent en effet entacher les témoignages des personnes qui se succèdent à la barre depuis le début du procès.
Dans la communauté des gens du voyage dont sont issus la plupart des parties, les liens familiaux sont nombreux, renforçant la difficile compréhension de la situation. "Choco" ne sera pas le seul témoin à revenir sur ses déclarations et à reconnaître que certaines informations données aux enquêteurs reposent sur des rumeurs. La tension est palpable. L'accusé se fait reprendre maintes fois par son avocate à cause de ses interventions intempestives et incontrôlées.
La tension est à son comble mardi, lors de l'audition du grand-oncle de "Rouquin". Quelques jours après les faits, ces derniers en sont venus aux mains suite à une querelle liée à cette affaire. Alors que le grand-oncle quitte la barre, il adresse des propos incompréhensibles en dehors de la communauté des gens du voyage. Des menaces, selon "Rouquin" qui traduit. La tension monte entre les deux familles présentes, qui échangent des menaces.
Le verdict sera rendu vendredi soir, après le réquisitoire de l'avocat général et les plaidoiries.