La question de l’accueil des divorcés-remariés au sein de l’Église a été le point central du dernier consistoire dédié à la Famille qui s’est tenu au Vatican. Pour Mgr Barbarin, il faut "renouveler la parole de l’Église", même s’il ne se montre pas favorable à "aller buter immédiatement" sur la question de la communion pour les divorcés-remariés. Il juge en outre la formule du consistoire un peu frustrante.
Comment accueillir les divorcés-remariés au sein de l’Eglise ? C’est la question sur laquelle monseigneur Barbarin et l’ensemble des cardinaux se sont penchés à l’occasion du consistoire dédié à la famille auquel il vient de participer au Vatican. "90% des interventions touchaient à la question des divorcés remariés, car on voit bien que c’est la plus difficile et la plus douloureuse aujourd’hui", estime le cardinal lyonnais sur Radio Vatican.
Le Primat des Gaules reconnait que "la situation du mariage aujourd’hui dans le monde a énormément changé, évidemment. Donc la parole de l’Eglise doit se renouveler beaucoup". Pour autant, le cardinal ne pense pas qu’il faille aller "buter immédiatement" sur la question de la communion pour les divorcés-remariés. "Si vous butez immédiatement sur le problème dans son point ultime, ben ça se cabre", prédit Philippe Barbarin qui préfère que les choses "soient reprises profondément ; et montrer aux gens que c’est finalement un appel à la liberté et pas un règlement qu’on leur fait tomber dessus", explique-t-il un brin sibyllin.
"Que chacun voit avec son père spirituel"
"Il y a des pistes possibles. Le pape a dit lui-même il y a déjà un certain temps : ‘on pourrait regarder comment font les orthodoxes’. La majorité des catholiques disent ‘les orthodoxes peuvent se remarier ‘. Mais si vous connaissez les orthodoxes vous savez que quand il y a un remariage, on les reçoit, on les bénit. La célébration est pénitentielle (…) Mais ce n’est pas un sacrement", explique monseigneur Barbarin qui semble préférer que cette question des divorcés-remariés se règle au plus près des fidèles. "On peut dire, voilà quelle est la doctrine de l’Eglise, mais ce n’est pas à nous d’entrer dans les détails de tout et tout. Que chacun voit avec son père spirituel, ou avec son curé, ou avec son évêque".
"Une formule qui n’est pas vraiment trouvée"
Sur la forme du consistoire, Philippe Barbarin semble en revanche plus retenu. "C’est un moment fraternel et en même temps on est un peu frustré. Chacun parle 6-7 minutes. Il y a 80 interventions les unes derrières les autres et pas de discussion réellement entre nous(…) Heureusement il y a les petites pauses café (…) C’est une formule qui n’est pas vraiment trouvée".
Ce mardi, le pape François adressera une lettre aux familles du monde.