Neuf mois après son arrivée à Lyon, Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, a donné ses orientations pastorales aux prêtres et fidèles du diocèse de Lyon, à l’issue de la remise du pallium. Lyon Capitale l’a rencontré.
Lyon Capitale : Lors de votre présentation des grandes orientations, vous avez mis en priorité le travail sur la communion et l’unité. Cela signifie-t-il que le diocèse est divisé ?
Mgr Olivier de Germay : L’unité est un travail qui est perpétuellement à accomplir dans toute communauté humaine. Ça restera donc toujours un défi pour un évêque. Il y a aussi l’actualité récente qui, de fait, a créé des divisions. Là aussi, j’ai été favorablement surpris. Il y avait quand même une réputation au diocèse de Lyon d’un clergé divisé. J’ai constaté que ce n’était pas si vrai. Il y a certes encore quelques blessures mais je vois aussi des prêtres qui dialoguent entre eux comme des frères. Je crois que l’on va vers une unité plus grande.
Quelles sont ces divisions ?
Je dis que nous ne devons pas faire de nos différences un marqueur d’identité. Ce n’est pas d’un côté le catholicisme social et de l’autre l’évangélisation directe : il nous faut les deux. Être fidèle disciple de Jésus-Christ appelle à être au service des pauvres, c’est une partie de la vie chrétienne. Il faut aussi être capable de témoigner de sa foi. Au lieu de s’opposer, laissons-nous interpeler par les autres sensibilités.
Pourquoi l’unité est-elle présentée en premier ?
Parce que c’est la base de tout. J’ai souhaité mettre l’unité en premier car si nous ne commençons pas par ce désir de nous aimer les uns les autres, nous ne sommes plus crédibles sur le reste. Ensuite, je ne suis pas naïf : je sais que l’homme n’est pas un ange. Mais nous devons nous rendre compte que l’unité est essentielle. C’est aussi une décision à prendre : voulez-vous être unis ?
Le diocèse de Lyon peut-il aller plus loin sur la place des laïcs en paroisse ?
Oui, bien sûr, c’est un sujet dont on parle depuis plusieurs années. Ces questions sont ouvertes mais on a quand même franchi des pas de géants depuis 50 ans. Il peut y avoir parfois des peurs. Le prêtre peut craindre de perdre son pouvoir, mais je crois qu’il faut vraiment dépasser cela. De jeunes prêtres me partagent leurs doutes sur le fait de devenir curé tant c’est lourd.
De jeunes prêtres me partagent leurs doutes sur le fait de devenir curé tant c’est lourd.
Et je ne vous parle pas d’être évêque ! (Rire) Il faut en finir avec l’organisation où le prêtre gère tout et où les laïcs sont relégués au rang de petites mains. Du matin au soir, je collabore moi-même avec des laïcs. Des hommes et des femmes ont des responsabilités très importantes. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut plus avancer évidemment. De plus, pour les années à venir, il y a des interrogations sur le nombre de prêtres, en particulier dans le monde rural.
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