En visite à Lyon, le secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu se rendra cet après-midi dans les locaux de Météo France. L’occasion pour les syndicats de faire entendre leur colère face aux 500 suppressions de postes prévues pour les cinq prochaines années.
Suite aux nombreuses avalanches qui se sont déclenchées dans les Alpes du Nord, le secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire se rend à Lyon, dans les locaux de Météo France. Sébastien Lecornu visitera les centres de contrôle avant d’assister à une présentation sur les risques d’avalanche. S’ils approuvent la visite du secrétaire d’État, les syndicats de Météo France ont malgré tout quelques questions à poser au ministère. Ce sont près de 500 postes qui sont voués à disparaître d’ici cinq ans, une décision "illogique qui met en péril toute l’organisation", selon un syndicaliste. De onze prévisionnistes actuellement en poste en région Auvergne-Rhône-Alpes, ils ne seraient plus qu’un et demi d’ici 2023, sans compter la fermeture de plusieurs centres de contrôle. "Cette décision reviendrait à prendre un gros risque qui est totalement contre-productif", affirme le syndicaliste, qui espère obtenir un entretien avec le secrétaire d’État ou sont directeur de cabinet pour faire entendre leur situation.
Un risque pour les citoyens
La force de Météo France est aujourd’hui fondée sur un couple entre des outillages automatisés, et des prévisionnistes de terrain. Les machines permettent des calculs complexes qui lient les conditions passées aux mouvements de l’atmosphère, donnant ainsi des prévisions météorologiques. Mais elles ne sont pas suffisantes : les prévisionnistes sur le terrain affinent ces prévisions, et ajustent les données parfois contradictoires desdites machines.
"Pour les Alpes du Nord, les risques peuvent être d’abord à court terme : si on ne prévoit pas correctement les avalanches, il y aura des catastrophes pouvant entraîner la mort des citoyens", affirme le syndicaliste. En parallèle, c’est l’image des stations qui pourrait en pâtir : si elles ne sont plus capables de prévoir ces risques, la sécurité ne sera pas assurée correctement. Alertés de ces baisses budgétaires, les maires de Chamonix et de Bourg-Saint-Maurice ont envoyé le 2 février un courrier à Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire.
"C’est un paradoxe"
Comme le souligne le syndicaliste, Météo France travaille aussi aux prévisions en vue d’appréhender le changement climatique, et permettre d’accompagner les entreprises, les collectivités locales et tous ceux dans le besoin, dans leurs activités. "Si on ne peut plus faire ce travail alors qu’on dépend du ministère de la Transition écologique et solidaire, qui le fera ? C’est un paradoxe." La visite aura lieu dans locaux de Météo France à 17h30.