La veille du 1er janvier 2020, la ville de Lyon a fait mettre en fourrière plusieurs vélos stationnés sur des arceaux, déclenchant la colère sur les réseaux sociaux. Ce type de procédure va évoluer.
Le 31 décembre, la ville de Lyon a fait enlever 27 vélos sur son aire urbaine (15 dans le 1er arrondissement, 4 dans le 3e, 5 dans le 5e et 3 dans le 7e). L'une de ces opérations de mise en fourrière avait été photographiée par des habitants et signalée sur les réseaux sociaux, déclenchant une profonde incompréhension.
En 2019, Lyon s'était déjà distinguée à plusieurs reprises par un certain zèle dans l'enlèvement des vélos, comme ce fut le cas lors du Run in Lyon ou de la visite du président Macron en octobre. Les cyclistes lyonnais ont alors découvert que lorsqu'un arrêté municipal stipulait une interdiction de stationner pour les "véhicules" sur un secteur, cela concernait aussi les vélos. À chaque fois, 31 décembre compris, les antivols ont été sectionnés avant que les deux roues ne soient amenées à la fourrière.
Vélo épave...
De son côté, en se concentrant sur ce même 31 décembre et sans aborder les autres jours, Lyon a expliqué avoir procédé à : "une opération visant à libérer de la place sur les arceaux des emplacements vélos et à sécuriser les trottoirs, car certaines carcasses de vélos qui ont été dépouillés de leurs roues et équipements, peuvent être dangereuses pour les piétons et notamment les plus vulnérables (mal voyants, personnes âgées, handicapés, enfants)".
Selon les services de la ville, les vélos enlevés étaient en "mauvais état, signalés au même emplacement depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois". Par ailleurs, des autocollants de demande de mise en fourrière, destinés à prévenir les propriétaires, auraient été appliqués sur les deux roues par les policiers municipaux. "Le vélo n’est enlevé que 3 semaines plus tard au minimum, et en réalité les délais sont en moyenne de 2 mois", précise la ville.
Cette dernière affirme que de telles actions sont menées deux à trois fois chaque année, se basant sur l'article R417-12 du code de la route sur le stationnement abusif : au-delà de 7 jours un véhicule est susceptible d’être mis en fourrière. "Bien évidemment ce délai n’est concrètement jamais appliqué en ce qui concerne les vélos. Il y a une grande tolérance", ajoute la mairie.
... ou action sans nuance ?
Pourtant, un rapide tour à la fourrière réalisé par des citoyens ou membres d'associations de cyclistes, photographies à l'appui, montrent des vélos qui étaient très loin pour certains d'être "des épaves". De même, tous ne présentaient pas des autocollants demandant leur enlèvement. Selon nos informations, certaines actions auraient parfois été menées sans grande nuance, avec des mises en fourrière "un peu trop rapide". Par ailleurs, les conditions de stockage des vélos à la fourrière sont très loin d'être "doux". S'ils n'étaient pas encore des épaves, un passage en ces lieux ne semble pas arranger leur situation. On imagine mal un tel traitement pour les voitures, des vélos étant empilés les uns sur les autres.
Face à cette série d'enlèvements, l'association La ville à vélo a demandé à Lyon de clarifier sa procédure. Elle souhaite la communication de critères précis qui caractérisent un vélo présumé épave, la mise en place d'un préavis de sept jours en cas d'enlèvement avec l'application d'un autocollant sur le deux roues, mais aussi un enlèvement, transport et stockage qui ne contribuent pas à abîmer les biens.
Une nouvelle procédure
Interrogé par Lyon Capitale, Jean-Yves Sécheresse, adjoint à la sécurité à la ville de Lyon, indique avoir donné de nouvelles consignes en cas d’enlèvement de vélo. Désormais, les agents devront prendre en photos les deux roues, avec l'autocollant visible, avant de débuter toute opération, mais aussi laisser les cadenas sectionnés sur les vélos. Les cyclistes qui voudront ensuite récupérer gratuitement leur bien devront se rendre à la fourrière avec la clé correspondant au même cadenas. Cela leur permettra de prouver qu'ils sont bien les propriétaires. Par ailleurs, l'élu devrait prochainement rencontrer la Ville à vélo pour échanger autour de ces questions.
En fond, le manque de stationnement sécurisé
Depuis une dizaine d'années, Lyon s'est contentée de mener une politique de stationnement vélo majoritairement basée sur le nombre d'arceaux déployés dans les rues. Or, ces derniers restent inadaptés à une démocratisation de ce mode de déplacement, restant le strict minimum pour un stationnement temporaire de jour.
Les enlèvements réalisés par la ville de Lyon soulignent indirectement le manque flagrant d'espaces sécurisés dédiés aux deux roues non motorisés à Lyon. Le petit millier de places disponibles dans les parcs LPA est largement en dessous de la demande. Si certains candidats aux élections municipales et métropolitaines annoncent déjà vouloir déployer davantage de stationnement sécurisé à Lyon, le retard est tel que les ambitions affichées pour l'instant sont faibles.
Selon une étude menée par Nova7, sur l'agglomération, un cycliste sur deux a déjà été victime d'au moins un vol de vélo, 43 % ont même été volés plusieurs fois. Pour 92 % des répondants, les risques de vol ou de dégradation des vélos sont aujourd'hui une préoccupation, tandis que 60 % disent renoncer à faire certains trajets à cause de cela. Ces angoisses légitimes ne sont pas près de retomber.
proposition : une plaque d'immatriculation, comme sur les scooter, et bien des problèmes seront réglés que ce soit sur les stationnements anarchiques, les vols ... mais aussi le respect du code de la route (feux rouges grillés, stop non respectés etc. ...)
@Limas69: vous avez vu où que l'immatriculation des scooters empêchait leurs propriétaires de se garer n'importe où, de prendre des sens interdits et brûler des feux.
Il est nécessaire que la ville puisse procéder a des enlèvements mais selon une procédure bien définie comme le demande l'association La ville à vélo.
Cet article a bien résumé les problèmes et les enjeux. Merci.
@tousAvelo Je vous propose de nous retrouver à n'importe quel carrefour à feux dans Lyon et de compter ensemble dans une journée combien de vélos, de 2 roues motorisées, grillent le feu rouge. Oups, vous allez me dire que les vélos glissent les feux ... ben désolé mais sans signalisation le permettant c'est 90€ mais c'est surtout dangereux ! et se sera un vilain automobiliste qui n'aura pas vu le vélo ...
J'espère que dans votre analyse scientifique, vous noterez aussi le reste de la circulation, à savoir tous les automobilistes qui grillent le feu orange et rouge, qui ne mettent pas de clignotant, qui sont au téléphone, qui ne respectent pas les 50 ou les 30km/h, les stops, ainsi que tous les piétons qui grillent les feux des passages piétons ainsi que la non utilisation de ces passages piétons alors qu'il y en a à moins de 50 mètres, etc.
(ainsi que les vilains cyclistes qui respectent le code).
🙂
C'est exactement le même traitement à Puteaux (Hts de Seine). C'est à n'y rien comprendre ce refus de vélos dans la ville.
Je sais par avance que je vais m’attirer les foudres des cyclistes, mais tant pis j'ose. Comme il est dans l'air du temps d'être à vélo en ville, bien des gens en vélo se pensent au dessus des lois car s'estimant exemplaires écologiquement. Ils pensent même que le code de la route se s'applique du coup qu'aux vilains automobilistes pollueurs. A l'heure de la vidéo verbalisation à laquelle n'échappent pas les voitures et les 2 roues motorisées, il serait judicieux de faire de même pour les vélos. Bien sur pour la sécurité de tous 🙂
Pv maxi pour les bobos au dessus des lois merci
En fait, on pense s'être fait voler son vélo quand on voit qu'il a disparu. Et le voleur est donc la mairie ?
En droit pénal, ça s'appelle un vol ? Et en droit administratif, une voie de fait.
Que fait la Justice.
Qui pourra nous faire croire que les vélos gênent qui que ce soit ? Et pourquoi ce mensonge sur l'état des vélos s'ils avaient la conscience tranquille ?