Une conférence de presse des députés UMP de la Région Rhône-Alpes opposés à ce projet devrait se tenir demain à Lyon. Philippe Meunier, député UMP de l'Est-Lyonnais assure que "tous les départements seront représentés." Pas opposés à l'extension du travail dominical dans les zones touristiques, ils espéraient que l'agglomération lyonnaise en soit exclue. Ce qui ne sera pas le cas. "Nous sommes pour l'ouverture des zones touristiques, puisque les touristes qui sont de passage en France peuvent effectivement dépenser plus chez nous si les magasins sont ouverts. Mais les Français qui gagnent 1000 euros par mois, si on ouvre le dimanche, ils dépenseront peut-être différemment, mais pas plus... Ou alors ils seront surendettés" défend Philippe Meunier, qui explique : "Nous n'en voulons pas pour des raisons économiques : on sait qu'un emploi créé dans la grande distribution, c'est trois emplois détruits dans le commerce de proximité. Nous n'en voulons pas pour des raisons sociales, car nous connaissons le niveau de salaire dans les grandes surfaces : les employés n'auront pas le choix de travailler ou pas le dimanche, ce sera une obligation car ils ont des salaires de misère. Nous n'en voulons pas enfin pour des raisons sociétales : le dimanche, c'est le seul jour où les familles peuvent se retrouver. Il faut garder cette "respiration" dans la semaine. Après, que les gens aillent à la messe, au terrain de foot, au bar... C'est leur affaire, bien leur en fasse !"
Dans un entretien à LibéLyon, le maire de Lyon Gérard Collomb a aussi exprimé ses réserves sur ce projet, estimant notamment qu'une "extension des ouvertures le dimanche dans l'agglomération lyonnaise représenterait un risque pour l'ensemble des zones qui se trouvent à proximité et ne seraient pas concernées par la loi". Philippe Meunier parle, lui, d'un "effet métastase" : "Quand les commerces de Lyon seront ouverts, les gens viendront de Villefranche, Roanne, Saint-Etienne... Et ces villes n'auront pas le choix : elles demanderont l'ouverture le dimanche... Et les villes voisines ensuite. En dix ans, c'est fini, ce sera une généralisation complète."
A Lyon, la loi fait finalement consensus... mais contre elle.
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