Les régulateurs du métro sont toujours en grève à Lyon, mais le réseau est moins perturbé. Quelle en est la raison ? Où en est cette grève sur le réseau TCL qui dure depuis plus de dix jours ? Décryptage du mouvement.
Depuis le lundi 12 novembre, les régulateurs du réseau métro sont en grève à Lyon. Ils débrayent plusieurs fois par jour, ce qui entraîne des perturbations. Néanmoins, à partir du jeudi 22 novembre, elles seront moins importantes (voir le trafic pour la journée du 22 novembre en cliquant ici). Aucun changement du côté des grévistes, l'ensemble des régulateurs continuent le mouvement en débrayant toujours trois fois par jour, mais cette fois-ci sur des créneaux horaires différents. Jusqu'à ce 21 novembre, ils étaient sur les créneaux 7h30 / 8h30, 19h / 20h et 23h / 00h. À partir du jeudi 22 novembre, ils seront sur 7h30 / 8h30, 17h /18h et 21h / 22h. L'organisation sur le réseau a toujours été celle des 3 X 8 : avec des créneaux de travail à 5h / 13h, 13h / 21h et 21h / 5h (des régulateurs sont présents la nuit, même lorsque les métros ne circulent pas, les heures payées sont majorées à partir 22h et jusqu'à 5h). Or, de son côté, Keolis parvient désormais à maintenir la grande majorité du service métro lors des différents débrayages en faisant appel aux chefs de quart, ceux qui encadrent les régulateurs en temps normal, ainsi qu'à du personnel habilité. Par ailleurs, aucun débrayage n'est mis en place après 22h, le réseau ne ferme donc plus le soir. Telle est la situation actuelle.
La question de l'automatisation et de l'organisation
Les régulateurs se sont mis en grève suite à des discussions autour de l'automatisation de la ligne B qui aura lieu en 2020 et sur la nouvelle organisation qui sera mise en place à cette occasion. Sur la ligne D, ils sont actuellement 20 régulateurs en tout, tous sont en grève, même s'ils ne sont pas concernés par cette future organisation. Le travail est en 3X8 avec 3 régulateurs le matin, 3 la journée et 3 la nuit.
Pour les lignes A, B et C, ils sont actuellement 21 régulateurs, avec 4 en période de pointe, et 3 la nuit. Avec la nouvelle organisation, Keolis s'est engagé à embaucher 7 régulateurs supplémentaires, soit 28. Reste la question de la répartition sur les 3X8 : les grévistes ayant évoqués le besoin d'en avoir 5 le matin, 5 l'après-midi et 5 le soir. Désormais, pour Christian Schwetzoff du syndicat UGICT-CGT, "Les régulateurs sont prêts à faire un petit pas. On peut envisager une organisation 5 / 5 / 4 et passer en 5 / 5 / 5 en fonction des événements. Nous sommes prêts à partir sur 4 le soir pour voir". Or du côté de Keolis, interrogé par Lyon Capitale, on précise que le dernier protocole d'accord qui a été refusé par les grévistes, "indique que quand il y a 4 postes de régulateur en place, en fonction d'un événement, ce nombre pourra être monté à cinq". Les propos sont donc proches des revendications de la CGT. Selon Keolis, "le nombre de régulateurs peut changer en fonction des jours, semaines normales, vacances scolaires, grands événements, mais nous sommes globalement d'accord sur le 5 /5 /4".
Reste donc à Keolis et aux grévistes à trouver un terrain d'entente, le 8 décembre s'approchant à grands pas. Christian Schwetzoff prévient : "le mouvement pourrait aller jusqu'à cette date, voire au-delà. On ne se contentera alors pas de faire seulement des heures de débrayage, mais on pourrait débrayer une journée entière s'il le faut. Ce qu'on veut, c'est qu'on se remette autour d'une table, je pense qu'on n'est pas loin de trouver quelque chose". Même si les perturbations sont donc moins nombreuses, et malgré les apparences, la grève n'est donc pas encore terminée. A voir quelle organisation sortira de tout cela, la finalité étant que lors des journées les plus chargées, le 5 / 5 /5 semble acté.