Monique Dagnaud est sociologue, directrice de recherche CNRS au Centre d’étude des mouvements sociaux. Elle a publié cette année Génération surdiplômée. Les 20 % qui transforment la France (éd. Odile Jacob), une grande enquête sur cette jeunesse intégrée, en tête de classe pendant sa scolarité. Lyon Capitale l’a interrogée sur les actuelles stratégies scolaires des parents.
Lyon Capitale : Dans quel contexte éducatif les parents choisissent-ils les cursus de leurs enfants ? Monique Dagnaud : Dans un contexte de guerre scolaire où la compétition est devenue féroce. Sur le marché du travail, il n’y a aujourd’hui pas un poste d’encadrement ou d’expertise qui ne requiert pas au moins bac+5, avec soit un master à l’université soit un diplôme de grande ou moyenne école. Il faut comprendre que l’obtention du bac n’était pas un critère discriminant il y a encore 30 ans, puisque seulement 25 % d’une génération l’avait. Désormais, avec plus de 80 % de bacheliers chaque année, la bataille des études se fait avant et surtout après le bac. Tout le monde le sait, et même les familles de milieux modestes tentent de placer leur progéniture dans cette compétition.La bataille pour l’éducation commence presque 10 mois après la crèche.
À quelle étape du parcours scolaire débute la compétition ? C’est une compétition qui débute quasiment dès la maternelle dans certaines villes. Aujourd’hui vous avez des écoles maternelles privées qui fournissent des ensembles de connaissances à acquérir, des simulations d’aptitudes… La bataille pour l’éducation commence presque 10 mois après la crèche. Évidemment, beaucoup de choses se jouent aussi à travers le choix du collège et du lycée, mais on ne peut résumer les stratégies des parents à cela.
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