Après Octobre rose, place à Movember ce mouvement international destiné à collecter des fonds et sensibiliser l’opinion publique sur des maladies masculines.
Movember ? Le principe est simple : on se rase de près et on ne garde que la moustache. Quand on pense pilosité faciale, on pense barbiers, mais y a-t-il plus de clients dans les salons spécialisés ?
Non, ce n’est pas un hommage à Georges Brassens ou à Jean Ferrat. En novembre, la moustache se porte pour la bonne cause (notamment lutte contre les cancers de la prostate, des testicules, la santé mentale...). Movember un évènement international lancé par l'association australienne Movember Foundation Charity. Le 1er jour de novembre, les hommes doivent se raser de près et ne garder que leur moustache qu’ils entretiendront tout au long du mois. "La moustache est un puissant artefact de la lèvre supérieure. Elle captive l’attention, elle est double et pousse à engager des conversations salvatrices", peut-on lire sur le site de la fondation. Le but ? Soutenir la recherche contre les maladies masculines comme le cancer de la prostate ou des testicules, mais aussi pointer du doigt le tabou autour de ces dernières.
"J’ai l’impression que la plupart des gens faisaient ça par effet de mode."
Avi Llubet, barbier à l’Atelier Masculin
À Lyon, peu de moustaches sont de sortie et on ne parle pas beaucoup de l’évènement. "Les années précédentes, il y a eu des grandes campagnes de publicité pour l’initiative dans les métros parisiens, mais à Lyon on ne voit rien", regrette Thomas Cabibel, gérant du salon 20 Barber shop. Lui pourtant suit l’évènement depuis 2013 et remarque que l’engouement se fait moindre au fil des ans. "J’ai l’impression que la plupart des gens faisaient ça par effet de mode", dénonce Avi Llubet, barbier à l’Atelier Masculin. Pourtant, tous s’accordent à dire que l’initiative est louable mais ils regrettent de ne pas avoir suffisamment de clients dans cette démarche.
Une aubaine pour les barbiers ?
"Pas vraiment en fait, explique Thomas Cabibel. Déjà, de moins en moins de personnes prennent part au projet et en plus de cela, ceux qui le font se rasent d’eux-mêmes." Dans les salons, les clients sont là, mais pas un seul ne conserve uniquement la moustache. Tous se font tailler la barbe comme à leur habitude. Avi Llubet a remarqué durant sa carrière que "les clients qui souhaitent participer à Movember et qui viennent chez nous sont principalement des clients réguliers, rarement des personnes qui ne viennent que pour cela." Pas de hausse de la clientèle particulière à noter donc, on ne se bouscule pas pour aller chez le barbier en novembre.
Remise de 10% à 20%
Pourtant, les différents salons se saisissent de l’évènement pour proposer des offres commerciales à leur clientèle. "Chez nous, selon la taille de la barbe on peut faire une remise de 10% à 20%", informe le gérant de 20 Barber shop. Les salons qui le souhaitent en profitent aussi pour reverser une part de la note au profit de l’association. Du côté des magasins spécialisés dans les produits de soins pour la barbe, pas non plus d’augmentation significative de la fréquentation.
Alors qu’Octobre rose est de plus en plus visible, le mouvement de Movember, lui, est boudé et perd d’année en année son engouement.
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