Edito. Danse des canards, danse nuptiale, danse sur un buffet, devant un volcan... A Lyon, les politiques ne savent plus sur quel pied danser en vue de 2026.
Ça y est ! Les prétendants à la mairie de Lyon entrent dans la danse. Tout le monde commence à sortir du bois. Mars, le mois des fous. Fous braques, fous comme des balais, comme disent les Québécois. Foutraques, garde-fous.
C’est la danse des canards. Chacun sort de sa mare et secoue le bas des reins. À celui qui cancanera le plus fort.
C’est une danse nuptiale. Les alliances se tissent comme des tissus de soie, avec autant de subtilité qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Il y a ceux qui tentent une dernière danse. À l’image de “l’éphémaire” Georges Képénékian, qui a joué les intérimaires lorsque Gérard Collomb a fait les extérieurs pour l’Intérieur. L’actuel conseiller municipal Progressistes et Républicains (l’aile et la cuisse), flanc “centre gauche”, s’est déclaré, le sondage de Lyon Capitale ayant, de son propre aveu, joué dans la balance.
Il y a ceux qui dansent devant le buffet, comme Edouard Hoffmann, porte-étendard de la lutte anti-tags à Lyon, “candidat citoyen” qui n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
D’autres ne savent pas sur quel pied danser. C’est le cas du chef cuisinier Christophe Marguin, conseiller métropolitain (groupe “droite-centre-société civile”) mais aspirant-maire “sans étiquette”.
Le maire sortant écolo, lui, danse sur un volcan, s’étant positionné pour une liste unique de gauche lors des prochaines municipales, qu’il compte bien redoubler pour que – c’est le fil rouge de son récit – Lyon “respecte les limites planétaires”. Quitte à faire des concessions douteuses à LFI qui fraie du côté obscur (et ne veut plus – en tout cas le Lidor Maximo Mélenchon – de socialistes dans l’équipe).
Une danse avec les loups en sorte. Avec des spécimens de plus en plus solitaires, dévitalisation lente et croissante des partis oblige. Car si avant, au sein de la droite républicaine particulièrement, une fois que le chef était désigné, on le suivait comme un seul homme, c’est désormais terminé.
Pierre Oliver danse sur la corde raide, le maire trentenaire du 2e revêtant les habits du “candidat naturel” de la droite, en veillant à exhiber crânement son adoubement par plusieurs caciques du parti. Un chèque en blanc qui n’est pas du goût de l’autre candidate de droite, la conseillère municipale Béatrice de Montille qui a “Lyon au cœur” (le nom de son association) et à cœur de ne pas se laisser faire. La chef d’entreprise est candidate à l’investiture des Républicains, dont l’épilogue semble plié d’avance, avant même un début de prologue.
Et comme le chat (la droite) n’est pas là, la souris (JMA) danse. Jean-Michel Aulas, l’ex-patron de l’OL, et du football français entre 2002 et 2008 (sept titres consécutifs de champion de France), a récemment lancé un ballon d’essai pour mener la danse. Il se murmure en coulisses que s’il se déclare candidat, les postulants, bannière Les Républicains, devront faire allégeance, n’ayant pas la popularité. La souris pourrait alors devenir le gros chat.
Pour l’heure, il danse la gigue. Ça ressemble à un gros coup de pression, de l’huile sur le feu, comme il affectionne (d’autant que JMA n’est pas du genre à avoir un N+1 ; or le maire de Lyon n’est que le N-1 du président de la Métropole qui concentre pouvoirs et compétences).
Bref, il y a des meneurs de danse, ceux qui suivent, des danseurs de corde, des danseurs étoiles (on cherche encore).
Viendront bientôt les danses de Saint-Guy. “Un p’tit pas à gauche, un p’tit pas à droite et on tourne en rond”, comme disait la chanson d’Electric Arena en 1974, l’année où François Mitterand et Valéry Giscard d’Estaing s’affrontaient.
En politique, on peut connaître les pas, mais ne pas savoir danser*.
*Christine Ockrent dans La Double Vie de Hillary Clinton.
En 2026/27, le grand remplacement, Macron, Piolle, Mélenchon, Doucet, Bernard .. !