Ils se sont rendu compte du style et des complexités d'un bâtiment qui ressemble d'autant plus au futur musée des Confluences qu'il est construit par le même architecte.
"Excusez-moi, mais qui êtes-vous ?" Celle qui pose la question, c'est Muguette Dini, vice-présidente du conseil général du Rhône. L'homme qu'elle vient d'interrompre est Prix, le très médiatique architecte du Musée des Confluences... commandité justement par le conseil général. La scène se passe à Munich sur le chantier gigantesque du nouveau siège de BMW ; elle est symbolique de la méconnaissance, voire de la défiance qu'ont les conseillers généraux vis à vis du grand projet qu'ils sont censés porter.
C'est justement pour combler ce fossé que ce jour-là, à l'initiative de Michel Mercier, une large délégations d'élus a fait le voyage en Allemagne. L'idée du président du conseil général est de rassurer ses élus, de gauche, de droite et du centre sur la faisabilité et la pertinence du Mmusée des Confluences. Car de style très déstructuré, celui-ci parait à certains extraordinairement complexe à construire et à d'autres d'une esthétique douteuse.
Or, voilà qu'à Munich se termine justement une extension du siège de BMW, deux fois plus grand que ce que sera le musée des Confluences et tout aussi complexe puisqu'il a été dessiné par la même équipe d'architecte, Coop himmelblau.
Des élus éblouis et rassurés
C'est l'architecte Wolf Prix en personne qui pendant plusieurs heures explique et fait visiter l'extraordinaire chantier munichois. De fait, les volumes sont immenses, près de 30 mètres de haut pour le hall d'accueil. Dans ce temple un peu fou de la bagnole, près de 300 acheteurs viendront, chaque jour, chercher leur BM flambant neuve. Des voitures-désirs qui arriveront par ascenseur, seront présentées sur de larges plateaux tournants au volant desquelles les nouveaux propriétaires repartiront le long d'interminables rampes intérieures débouchant sur un double cône inversé. Une sorte d'immense casque de Dark Vador.
Rien n'est plat, rien n'est droit, rien n'est simple dans cette symphonie de métal et de verre où la beauté émane de ces formes inédites, de ces volumes improbables, de cette lumière sublimée et, finalement, de cette maîtrise impeccable de la matière.
Prix est un personnage plein d'humour dont l'architecture joyeuse rayonne encore de l'esprit de mai 68. Ce qui ne séduit pas l'élu centriste Jean-Luc da Passano. Il réaffirme son opposition à un "architecte qui reconnait lui-même ne s'intéresser absolument pas au contexte. Le Musée des Confluences ne fait aucune référence au style lyonnais". Mais c'est une exception : la plupart des élus repartent éblouis. Et rassurés.
Le musée prend-t-il du retard ?
Rassurés sur la faisabilité de l'architecture et sur son esthétique, on peut en revanche s'inquiéter des retards pris par le chantier du Musée des Confluences du fait d'un conflit entre l'assureur Véritas et l'entreprise qui bloque le chantier depuis des semaines. Selon Michel Mercier, les problèmes sont en passe de se résoudre. "Le chantier devrait reprendre d'ici un mois, un mois et demi. L'ouverture du Musée reste prévue fin 2009".
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