Au mois d'août, Lyon Capitale vous propose de découvrir des lieux culturels parfois méconnus du grand public. Chaque samedi, retrouvez un musée de la Métropole de Lyon à visiter. Cette semaine, découvrez l'espace culturel du christianisme à l'Antiquaille.
Si vous avez grimpé - ou pris le funiculaire - sur les pentes de la colline de Fourvière, jusqu'au musée gallo-romain et le théâtre antique, pourquoi ne pas faire un petit détour par l'Antiquaille pour poursuivre votre visite historique. Cet espace culturel, tenu par une association, est ouvert depuis 2014. Il revient sur la présence d'une communauté chrétienne à Lyon au IIe siècle et retrace l'histoire du christianisme, avec une scénographie moderne et un parcours guidé.
Il faut compter environ 1h30 pour la visite, rythmée par des animations sonores et visuelles déclenchées par des capteurs. L'espace culturel n'est pas un musée, car il ne présente aucune exposition de pièce de collection, mais contient plusieurs moulages de vestiges et du contenu pédagogique religieux et historique.
Un lieu chargé d'histoire
L'espace culturel du christianisme est aujourd'hui installé dans une petite partie de ce que fut l'Antiquaille : un immense bâtiment, perché sur les hauteurs de la ville de Lyon, successivement maison d'un humaniste, couvent et hôpital.
Au XVIe siècle, l’humaniste Pierre Sala construit une maison dans un lieu qu’il nomme « Anticaille ». Ce nom lui est inspiré par les vestiges gallo-romains qu’il découvre durant les travaux. L'humaniste est proche de François Ier et l'invite à séjourner dans sa demeure à Lyon en 1522.
En 1628, un donateur acquiert la maison. Il la lègue à l'ordre religieux de la Visitation et le lieu devient un couvent de l'ordre des Visitandines, qui l'aménagent. L'Antiquaille devient un hospice tenu par les religieuses en 1845 puis est réquisitionné après la Révolution Française au début du XIXe. L'hôpital a perduré un siècle et demi puisqu'il a fermé ses portes en 2003.
Depuis, l'Antiquaille a vu plusieurs constructions et réaménagements. Des logements, une résidence étudiante, un hôtel de luxe et des bureaux côtoient l'espace culturel du christianisme, qui se concentre autour de l'ancien cloître.
Martyrs de Lyon et histoire du christianisme
La première partie de l'exposition raconte le parcours de ceux qui auraient été les martyrs de Lyon. Leur histoire est rapportée dans une lettre retrouvée en Asie, intitulée "Lettre des martyrs de Vienne et de Lyon", qui aurait été écrite par des témoins. Elle a été retranscrite et publiée par Eusèbe de Césarée, évêque de Césarée et auteur d’œuvres historiques. La lettre est affichée en entier dans l'une des salles de l'espace culturel.
Cet écrit témoigne d'une communauté chrétienne installée à Lugdunum au IIe siècle, qui aurait été persécutée. 48 chrétiens de cette communauté seraient morts en martyrs en 177. Véridique ou non, cet épisode fait partie de la mémoire chrétienne à Lyon. Le 2 juin est un jour consacré en l'honneur de ces martyrs lyonnais, notamment Sainte Blandine et Saint Pothin.
La seconde partie du musée vous invite à retracer l'histoire du christianisme à travers les époques. Iconographie, cartes, frises chronologiques, animations sonores et films guident le parcours du visiteur. Covid oblige, une poignée d'animation ne sont plus possibles, sans impact sur la continuité de l'exposition.
Une crypte classée monument historique
Au cœur du bâtiment, en sous sol, deux cryptes constituent le clou de la visite. L'une d'elle est classée monument historique. Les mosaïques ont été rénovées en 2016 par un atelier de Saint-Romain-en-Gale et sous la supervision de Evelyne Chantriaux. L'ouvrage vaut le coup d’œil. Les mosaïques sont brillantes et disposées du sol au plafond, pour reconstituer en plusieurs fresques l'histoire des martyrs de Lyon.
Mais avant d'accéder à la crypte des martyrs, il vous faudra traverser une première cavité. Elle est célèbre car elle aurait été le cachot de Saint Pothin, considéré comme le premier évêque de Lyon et martyr de 177. Au XVIIe siècle, lors de la présence de l'ordre des Visitandines à l'Antiquaille, la mère supérieure a fait un songe. Ce rêve l'a amenée à penser que Pothin avait été enfermé dans cette crypte lorsqu'il était torturé et persécuté. Elle décide d'en faire un lieu de culte et de mémoire, conservé jusqu'ici.
Pour conclure la visite et retrouver le grand air, un agréable cloître lumineux et fleuri accueille le visiteur.
Situé 49 montée Saint-Barthélémy, dans le 5e arrondissement de Lyon, l'Antiquaille est ouvert du mercredi au samedi de 10h à 18h, et le dimanche de 14h à 18h. Tarifs : de 4€ à 7€, plus 7€ pour les visites guidées (à réserver au 09 72 41 14 98). Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans. Plus d'informations sur le site de l'Antiquaille.
Jupiter à Lourdes et article d'histoire sur LC. Intérêts pour la cause chrétienne ?
à Janus
l'article a l'interet de faire connaitre ce musée pour ceux qui ne le connaissent pas
c'est pas "la cause chretienne" c'est de la culture
Et pendant ce temps, le retour culturel en Afghanistan.