Najat Vallaud-Belkacem

Najat-Vallaud Belkacem, porte-parole du Ni-Ni et ministrelle du Progrès Neutre

En plein débat sur le mariage pour tous et alors que le pays est de plus en plus divisé sur la promesse du candidat Hollande, l’Éducation nationale peut-elle faire fi de cette question ou doit-elle au contraire l’aborder tout en respectant le principe de laïcité et donc de neutralité ? Comme souvent, la porte-parole du gouvernement a choisi d’apporter une réponse simpliste à une question complexe : quand deux personnes du même sexe peuvent se marier, cela les rendrait à la fois plus libres, plus égales et plus épanouies, et ce serait une avancée pour toute la société, a-t-elle affirmé devant des collégiens. Point final.

Lui fait-on remarquer que ce type d’affirmation, dans un collège, n’a rien de neutre et s’apparente au contraire à du prosélytisme ? Najat Vallaud-Belkacem ne se démonte guère et répond que chacun a été laissé libre de son opinion (sic), qu’elle-même s’est exprimée en toute transparence et que l’école, publique ou privée, doit justement être le lieu de cette neutralité. Comprenne qui pourra. Ainsi, lorsqu’une opinion est décrétée conforme au dogme socialiste, elle serait neutre et soluble dans le principe de laïcité. Quand une opinion est différente, on ne saurait même pas en discuter, elle est en quelque sorte disqualifiée d’office. "Il n'est pas question d'organiser spontanément des débats dans les classes avec les élèves", a ainsi indiqué sur RTL son collègue ministre de l’Éducation nationale, ajoutant aussitôt, "même si, lorsqu'il y a des questions posées par les jeunes et les enfants, le pire c'est évidemment de garder le silence".

L’ère du vide

Il faudrait savoir, à la fin : si on n’a pas le droit de répondre aux questions, mais s’il ne faut pas non plus garder le silence, alors, que peut-on faire ? Peut-être retourner nous-mêmes à nos chères études, et se souvenir que le mot "neutre" est issu du latin "neuter", lequel signifiait, à la fin du XIVe siècle, "ni l’un ni l’autre". Sans remonter jusqu’au bas Moyen-Âge, nous voilà tout de même repartis un quart de siècle en arrière, quand François Mitterrand, tout juste réélu président de la République, définissait sa nouvelle ligne en matière de politique économique : "Ni nationalisation, ni privatisation". Quand on est otage du clientélisme et qu’on en est réduit à constater le vide de sa propre pensée, comme son impuissance à agir, il ne reste plus en effet qu’à théoriser le néant : ce n’est –hélas- pas du Sartre, mais juste le retour du "ni-ni". Ni plus ni moins. Ni vu ni connu. Ni fait ni à faire.

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